Creil : pourquoi Villemain n'a pas été battu ?

Déception pour tous les anti-Villemain, le combat continue

Beaucoup de Creillois sont déçus et je les comprends. De nouveau M. Villemain (PS) conduira la municipalité ce qui n'est pas un gage d'efficacité au regard des 6 dernières années. Cependant il perd en pourcentage 2,64 %  sur 2008 ce qui n'est pas brillant pour un maire sortant et n'emporte les élections qu'avec une majorité relative de 40,02 % malgré une mobilisation de son électorat et celle du PCF menée tambour battant en particulier sur le thème de l'anti-communautarisme. Rappelons toutefois qu'en la matière, le maire sortant est plutôt très fort pour flatter les communautés de diverses manières avec force promesses et qu'il en a même fait une stratégie électorale dont il devient un habitué, voire un expert.
Le Front de gauche-PCF très affaibli (5,65 des exprimés)  qui est venu à sa rescousse a décidé  de l'accompagner suivant sa stratégie politicienne d'alliance pour gagner des sièges et des indemnités tout en sachant que son action sera limitée et se bornera pour l'essentiel à un suivisme du maire sur les grandes lignes et à une critique du gouvernement qui n'aura pas grand effet sur la vie quotidienne des Creillois.
Si la droite fait un bon score avec une augmentation en pourcentage de 3,21% elle ne pouvait l'emporter car Creil n'a jamais adopté les orientations préconisées par l'UMP, parti qui se soucie très peu des couches populaires et dont le chef Sarkozy a été rejeté massivement lors des présidentielles. De toute façon l'inexpérience de son candidat, M. Sertain,  et sa méconnaissance de la ville ne militaient pas du tout en sa faveur. Il bénéficie cependant  de la mobilisation de l'électorat de droite et peut être aussi du vote d'électeurs de gauche qui ont voulu sanctionner la politique nationale et locale du PS sans vouloir voter pour M.  Boulhamane.
 Certains ont cru que la liste de l'ex-socialiste Hicham Boulhamane aurait pu battre le maire sortant, mais il n'en a rien été au contraire l'écart entre les deux étant plus grand qu'au premier tour. C'est que malgré le fait que la liste Boulhamane se disait être  une liste citoyenne, elle a adopté bien des défauts des partis politiques notamment en acceptant le jeu des soutiens venus d'autres politiciens de la gauche socialiste dans un conflit opposant le maire de Nogent à celui de Creil (souvenons-nous de la conférence de presse de M. Drdenne apportant son soutien à Génération Creil). Génération Creil a mené également une campagne qui est apparue assez sectaire avec l'affichage d'une couleur, la monopolisation des murs de la ville et   certains comportements qui n'ont pas rassuré ceux qui s'inquiètent de la montée du communautarisme, ce qui a permis à Villemain de façon très démagogique d'utiliser une peur qui il est vrai est en général alimentée par l'extrémisme de droite. Mais plus globalement les colistiers de Génération Creil étant pour la plupart d'anciens socialistes, ils ont adopté des méthodes héritées du PS pour mener campagne : les électeurs de gauche ont semble - t - il préféré l'original à la copie et pour une part d'entre eux ont pu trouver des assurances clientélistes chez Villemain qui étaient moins assurées chez Boulhamane.
Creil continuera donc à subir l'emprise néfaste des politiciens et de leurs appareils. L'alternative sera construite par les citoyens qui disposent désormais de leur organisation avec CREIL AVENIR, qui, elle, a démontré qu'elle ne se compromettait pas avec les partis et leurs combinaisons. Sans doute Creil Avenir est encore très jeune, son leader était encore bien seul il y a 6  mois mais il a réuni autour de lui une équipe de citoyens déterminés qui va entreprendre un travail de terrain mais aussi une construction  théorique et stratégique pour développer l'intervention citoyenne autonome sur notre territoire. Beaucoup de citoyens s'intéressent à cette nouvelle démarche citoyenne qui permet de passer de l'indignation à l'action politique au sens noble du terme, beaucoup de jeunes sont intéressés comme nous l'avons vu dans cette campagne électorale. Ce travail politique de fond est un appel à tous les habitants et à la jeunesse à prendre leurs responsabilités en rupture totale avec le clientélisme et le communautarisme que CREIL AVENIR combattra sans relâche.