Craquer ou pas ? L’incroyable histoire vraie qui améliore la vôtre (3)

Publié le 31 mars 2014 par Moralotop @moralotop

Histoire vraie : Craquer ou pas ? (1)

et

Craquer ou pas ? L’incroyable histoire vraie qui améliore la vôtre

L’histoire se précise.

Qu’auriez-vous fait à la place de Michel ?

Bonne lecture.

5) Deux sacs, un secret et une…

Toutes les conditions sont réunies pour que Michel s’écrase aussi durement qu’un avion dans un champ. Dans les jours ou semaines à venir.

Sans se cacher derrière son petit doigt, il a dit les choses, n’occultant rien de la gravité du problème et de l’urgence à lui apporter des solutions efficaces. Le cap est fixé, 6 mois, les énergies sont mobilisées, en avant, il n’y a rien d’autre à faire.

Et même si ses parents se demandent sans cesse si la messe n’est pas déjà dite, culpabilisant et redoutant le pire à chaque instant. Humbles, ils retournent donc au charbon, faisant ce qu’ils savent faire, se mettant au service de leur fils pour l’aider dans leur défi commun.

Michel est si imprégné de sa mission, si habité même, qu’il ne sait plus où il habite.

Un jour lui vient une idée.

Il s’imagine porter un… sac à dos. Un bon gros sac, avec, de solides rebords, de larges sangles, une toile épaisse, bref, un sac taillé pour les routes longues et difficiles.

Il le baptise :

SAC DE PROBLÈMES.

Tout simplement.

Puis il recense tous les problèmes qu’il doit résoudre pour réussir sa mission et les note un par un sur une petite pancarte qu’il place à l’intérieur du sac de problèmes.

La règle est simple :

  • Tout nouveau problème entre dans le sac et l’alourdit.
  • Tout problème réglé en sort et l’allège.

Or, pour voyager loin, mieux vaut voyager avec un sac léger.

Ce qui veut dire :

  1. Accepter chaque problème, puisqu’il est là.
  2. Bien le poser, complètement, objectivement, même si c’est douloureux.
  3. S’en extraire… pour mieux y pénétrer.

En tête de gondole, LE problème, THE problème,
c’est évidemment : survivre 6 mois, passer ce cap fatidique.

Ceci suppose de résoudre de multiples autres problèmes, de contenant et de contenu, amis de la poésie, bonsoir… c’est le merdier !

Le sac de problèmes affiche complet. Il s’est rempli aussi vite que se vide le verre d’un ivrogne. Il faut régler chacun d’eux tour à tour, c’est ça ou… bref.

Chaque décision est donc une balle de match qu’il faut jouer et gagner.

Michel est sous pression. Du matin au soir et inversement.

Sous haute pression.

Mais comment la réduire, la rendre vivable, supportable ?

En la coupant en deux.

En demi-pression.

Simple expression.

Alors Michel découvre un secret.

Sans pression d’aucune sorte.

Un secret bien gardé.

C’est son impression.

Un secret à ne pas ébruiter sinon chacun s’en emparera.

Cela ferait chuter la pression.

« Elle » ne le supporterait pas.

Du coup, chacun s’y mettrait.

Tout le monde ferait pression.

Même les groupes de pression.

Cela lui donnerait des boutons.

Des boutons pression.

« Elle » en ferait une maladie.

Une chute de pression.

« Elle » se mettrait à boire.

Des bières pression.

« Elle » serait glacée d’effroi.

Sous cette pression à froid.

Mais qui ça « elle » ?

Adversité bien sûr !

 Car voilà ce secret si bien gardé : malgré sa toute puissance,
Adversité
a une faille, une énorme lacune, un défaut de conception, elle est vulnérable !

Oui, Adversité est vul-né-ra-ble.

Chacun peut lui rentrer dans le chou, la mettre au régime sec, la faire mincir, un peu, beaucoup, énormément.

À une condition. Qu’il engrange puis utilise des acquis.

Des quoi ?

Des ACQUIS.

Les acquis sont les expériences, les solutions mises en œuvre, les résultats obtenus, les enseignements tirés de toutes les situations de la vie.

À qui sont ces acquis ?

À chacun.

Tout le monde en a. Plus les acquis sont forts, moins Adversité peut nuire.

En vérité, les acquis sont le principal problème d’Adversité, ils se jettent dans ses pattes comme un chien sur un os.

Elle déteste ça la tigresse…

Tout cela interpelle Michel tant il est concerné.

Il apprend chaque jour, tous azimuts, comme homme et comme chef d’entreprise. Alors lui vient une autre idée.

Puisque Adversité adore créer des problèmes chez les autres mais perd ses moyens quand elle en reçoit des autres, pourquoi ne pas battre le fer tant qu’il est chaud ?

Aussitôt dit, aussitôt fait, Michel prend un second sac, bien costaud lui aussi, et inscrit sur un petit panneau le nom d’un acquis, puis deux, trois, etc.

Ayant fait le tour de ses expériences, il glisse le tout dans ce second sac, dénommé :

   SAC D’ACQUIS.

Puis il prend le temps de regarder le résultat.

Comme ça, pour l’exemple, il plonge la main dans le sac, en retire un premier écriteau et le lit.

   1) Tu es de passage, juste de passage.

Passage, quel passage ?

Passage piéton, souterrain, passage à l’acte ?

Non.

Les situations difficiles ont l’avantage de faire réfléchir sur le pourquoi du comment, et le passage dont il est question est d’une autre nature.

Certes, il rappelle une banalité, une évidence, une véritable lapalissade. Mais beaucoup, même en fin de vie ont oublié de l’intégrer, hélas pour eux.

L’écriteau en mains, Michel relit cette phrase Tu es de passage, juste de passage et s’y attarde.

Il en convient : patron de PME, salarié chez Total, receveur  des postes ou danseuse aux Folies-Bergère, tout être vivant est de passage… sur terre.

Juste de passage. Comme des voyageurs en transit dans un aéroport.

Certes, cette idée simplissime ne règle pas les factures, ne fait pas trouver de job ou d’amoureux. Mais elle aide à voir les choses sous un autre angle, en restituant les problèmes et évènements dans le seul contexte qui vaille : la brièveté de la vie.

Elle aide aussi à mieux supporter et gérer les soucis. Car tout est provisoire, temporaire… passager.

Vivre cent dix ans est un exploit, mais, bien que long à l’échelle d’un homme, ce temps reste malgré tout limité.

Tout est donc important ici-bas, mais cette importance reste relative par rapport au fait que chacun, un jour, refermera les yeux.

Et que cela peut se produire à n’importe quel moment. Oui, à tout instant, chacun peut repartir les pieds devant et le premier pas, justement, est de le comprendre !

Alors quand Adversité est forte, permanente, et ne laisse aucun répit, cette vérité ultime est précieuse car elle permet de la remettre à sa place et de lui clouer le bec, ne fut-ce qu’un moment.

Au nom de l’essentiel.

Poursuivant son exploration, Michel puise dans le sac un deuxième acquis :

   2)  Regarde le comportement de l’autre à la lueur de ses  intentions.

 En ne lui disant rien de l’état de l’entreprise, de leurs difficultés et lassitude, de leur profonde fatigue, ses parents voulaient-ils mal faire ?

Leur intention était-elle mauvaise, malveillante, scélérate ?

Non, bien évidemment.

Ils voulaient lui laisser vivre sa vie, ne pas l’appeler « au secours », sans doute n’osaient-ils pas non plus avouer une faiblesse, devant ce monde qui bouge, ces techniques qui évoluent, ces méthodes nouvelles. Sans doute refusaient-ils d’admettre, ou de montrer, que l’âge frappait à leur porte.

D’ailleurs avaient-ils mesuré la gravité de la situation, l’imminence du naufrage ?

Gros travailleurs, mais pas gestionnaires pour deux sous, ils étaient simplement dépassés, fatigués, dans leur tête et leur corps.

Voilà tout.

Des gens pleins d’humanité, simples, aimés de tous, clients, fournisseurs, collaborateurs.

Mais des gens qui n’osaient pas dire les choses.

Ni aux autres.

Ni entre eux.

Y compris à leur fils.

Il devra donc tout découvrir et comprendre de la situation par lui-même, sans aucune aide sur le  fond si ce n’est la présence aimante, sur le terrain, de ses parents.

Considérer l’intention de Jeanne et Paul n’est donc pas excuser leur attitude ou manquements mais juste comprendre ce qui les a motivés.

Bien utile pour se mettre à l’abri des regrets, type : « pourquoi n’ont-ils rien dit, ils auraient dû, etc. ».

Cet acquis,  précieux dans toutes les situations de l’existence, en appelle un troisième :

   3) Ne regrette aucun regret.

 Ce qui est fait est fait.

Rejouer le match est vain, regretter d’être venu, de ne pas avoir fait ceci ou cela, aussi.

Les regrets sont de magnifiques dévoreurs d’énergie, les fossoyeurs du bien-être, leur tordre le cou devrait être récompensé !

En un mot, les seuls bons regrets sont les regrets qui s’en vont.

Au vu de ces trois acquis, Michel valide donc son idée et s’appuiera désormais sur son sac d’acquis, pour bomber le torse face au sac de problèmes et l’alléger le plus possible.

Mais Adversité est « spéciale ».

D’ailleurs il développe avec elle une étrange relation : je t’aime moi non plus.

D’une part Adversité ne lui fait pas le moindre cadeau, lui arrachant un œil dès qu’elle le peut, d’autre part elle ne peut plus se passer de lui, allez comprendre. Alors ils deviennent inséparables et finissent par croquer la pomme : plaisir et douleur habitent le même lit.

Malgré tout Michel garde sa lucidité et craint comme la peste cette Adversité qui hurlerait de joie si elle le parvenait à le pousser au fond du précipice.

Son garde-fou s’appelle Sac d’acquis : il ne va pas chômer le gaillard…

Muni de ce précieux secret, – Adversité est vulnérable – et de deux sacs « concurrents », Michel poursuit sa route.

Sur laquelle se dresse une première bonne nouvelle, en effet :

Avec le soutien de ses parents, des équipes remotivées tendues vers un but commun, les mouches vont re-changer d’âne (décidément infidèles ces mouches…)

Reprenant toute l’organisation, de A à Z, adoptant de nouvelles méthodes de gestion, stimulant la production d’idées et la qualité en général, serrant les boulons où il le faut.

L’entreprise remporte un premier succès

et franchit le cap fatidique des 6 mois !

Mieux encore, elle s’engage sur la voie d’un net redressement.

Au point de faire l’actualité quand elle est la première à Paris, et probablement en France, à célébrer son anniversaire de manière spectaculaire. 30 mètres de façade habillée de chatoyantes bougies et d’un énorme gâteau dont les passants ont  envie de chiper une part… cela n’est pas banal et fait parler dans Landerneau.

Ainsi, avec le concours de tous, et d’une myriade d’idées neuves, du sol au plafond, cette élégante brasserie retrouve ce qui faisait son fonds de clientèle : députés et ministres, hauts fonctionnaires, gens de télévision, entre autres touristes.

Les semaines suivantes le confirment : la cessation des paiements est évitée.

La Mission 1 est un succès… ouf !

Le sac de problèmes s’allège du naufrage annoncé à 6 mois, le sac d’acquis s’enrichit d’une première grosse victoire.

Bouquet de fleurs, médaille, trophée pour saluer la victoire ?

Pas vraiment, et même pas du tout, juste un immense soulagement car le couperet est passé près mais rien n’est encore gagné, le passif souffre d’embonpoint, on dirait Obélix… en plus gros !

A ce stade, Michel réalise :

  • qu’il visait à côté en prévoyant de retourner chez Procter au bout de 6 mois.
  • que des années seront nécessaires pour pérenniser l’entreprise.
  • que ce premier succès était indispensable mais en aucun cas suffisant.

Investi de sa mission, au prix de gros sacrifices personnels, et de l’arrivée dans sa vie de nouveaux problèmes privés et financiers nés de sa situation précaire, il ne lâche pas le morceau.

Et poursuit son apprentissage actif.

Un peu chien fou au début, courant partout, recevant les uns allant voir les autres, arrivant le premier, partant le dernier, traitant tous les problèmes à la fois, les évènements lui enseignent ceci :

   4) Fais la différence entre l’important, l’urgent et l’accessoire.

Un jour, navré de le voir mener un tel rythme, son père lui dit :

-   Michel, il faut que tu prennes tes week-ends comme n’importe quel salarié.

-   Mais Papa, il y a tant à faire.

-   Si tu t’écroules tu ne le feras jamais.

Fermez le ban.

Bon sens d’un homme qui n’a jamais parlé pour ne rien dire… déjà qu’il ne parlait pas pour dire quelque chose.

Désormais Michel prendra, non deux jours hebdomadaires, luxe inaccessible, mais un, le dimanche, pour souffler après une courte semaine d’environ 70 heures.

70 heures sous tension permanente, dont une bonne part de stress et d’angoisse. À s’en faire mal au ventre.

Son jour de repos hebdomadaire lui fera donc le plus grand bien. D’ailleurs, driinng… driinng… chez lui, le téléphone sonne. C’est Paul :

-  Excuse-moi, tu sais que tu as rendez-vous avec Roland, il t’attend depuis une heure.

-   Papa, je suis rentré à 3 heures cette nuit, c’est dimanche, on se voit demain, lundi, avec Roland.

-   On EST lundi.

Pour son premier repos depuis des mois, Michel a dormi… plus de 30 heures ! Il aurait fallu une bombe dans le salon pour qu’il ouvre un œil.

Les jours passent, Michel ne laisse pas à son bleu de chauffe le temps de refroidir.

Mais il commet trois erreurs :

1- Écouter Miss Cata dont la voix assourdissante ne le lâche pas d’une semelle : OK, vous avez réussi à passer les 6 mois, mais le plus dur commence, regarde-toi, tu es épuisé, tu ne tiendras pas, c’est trop lourd… et c’est trop tard de toute façon.

2- Oublier de savourer ce premier succès, lui-même fruit de plusieurs succès humains et managériaux à tous les échelons de l’entreprise.

3- Oublier que sans cette première réussite, il n’y en aura jamais de suivantes.

Trop stressé, trop fatigué, trop exigeant avec lui-même, sans doute, Michel oublie de consulter son sac d’acquis. Pourtant, deux enseignements majeurs n’attendaient que lui :

   5) Accepte chaque problème puisqu’il est là de toute façon.

À quoi bon le prendre en grippe, le repousser, le nier ?

Quand le problème est là, l’accepter, l’intégrer, le regarder dans les yeux est le meilleur moyen de les lui faire baisser, les yeux.

    6)  Pour voyager loin, oriente tes pensées dans le bon sens.

Que gagne-t-on à broyer des idées noires et à alimenter des pensées négatives si ce n’est s’enfoncer un peu plus à chaque fois, comme dans les sables mouvants ?

Michel aura-t-il l’occasion de le faire plus tard ?

En attendant, chaque jour perdu est une chance en moins de pérenniser l’entreprise.

Comme une armée en campagne, ses équipes, ses parents et lui sont mobilisés, il faut avancer ou tomber : marche ou crève, en quelque sorte.

C’est alors qu’un évènement, une fois encore, va bouleverser sa vie.

Une histoire qui ne s’invente pas. 

Une histoire dans l’histoire.

Incroyable mais vraie.

 En comparaison, le redressement de la brasserie
est de la roupie de sansonnet, une peccadille, une broutille, un détail…

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Sommaire :

Paris, 17 heures.

1) Tu nous quittes déjà ? Quel dommage

2) Douche froide

3) Votre mission si vous l’acceptez

4) L’inconnue aux deux visages.

5) Deux sacs, un secret et une…

6) Fabuleux coup de chance

7) Ça balance pas mal à Paris

8) Surprise !

9) Quitte ou double ?

10) Mission 2 : appelez le 18 !

11) Mission 3 : dehors !

12) Geste fatal

13) La messe est dite

14) L’inspecteur Columbo s’en mêle

15) Le pirate et les valeurs

16) Confrontation au sommet

17) Il était une fois dans l’Ouest…

18) Une bonne nouvelle et deux mauvaises.

19) En Chine à pied.

20) Cinq cœurs s’arrêtent de battre.

21) Stop ou Encore ?

22) Supplices chinois.

23) Un chèque à 8 chiffres.

24) Le banquier et le martien.

25) Ça passe ou ça casse ?

26) Une compagne s’en va, une autre arrive.

Épilogue.

52 acquis pour la vie.

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