Décidément les lendemains de cuite sont douloureux. Vous vous réveillez la tête explosée et vous ne savez pas trop pourquoi.
Au début vous avez accepté le premier verre. Le verre de la victoire est toujours excellent. Comment ne pas apprécier un changement ? Ce changement qu’en secret tout le monde souhaitait. Alors, on a remis ça. La tournée des amis, la tournée du patron, la tournée des amis du patron... On arrose à tout va…mais le breuvage servi devient amer au fil du temps. Un goût étrange vous envahi le palais. Vous compensez par quelques artifices, un, deux, trois glaçons, un peu de sirop, un décor vert de menthe... La fraîcheur, la douceur, la couleur, cachent l’amertume mais vous noient les idées. Et le temps passe. Il y a toujours des bons amis pour vous proposer quelques tournées améliorées. Le barman sort sa boîte à outil et vous vous laissez griser. Son shaker s’agite dans tout les sens sans que pour autant le goût s’améliore. Le breuvage devient de plus en plus lourd a force d’y ajouter des ingrédients inappropriés.
Vous connaissez la suite.
A Toulouse on nous a proposé une ville apaisée ; les coups de couteaux aux sorties des bistrots et le salafisme de quelques marginaux a fait déchanter les plus convaincus. On nous a proposé du vivre ensemble et l’on y a ajouté des kalachnikovs et pas les caméras. On nous a proposé des modes de déplacements doux et de l'herbe toujours verte et l’on a hérité de vilains bus (soient-ils à haut niveau de services) pour mieux bloquer la circulation et des herbes folles aux coins de nos rues.
Sur le plan national on nous a promis le changement. Nous l’avons eu. Avec plus de charge, plus d’impôts et, in fine, moins de revenu et surtout une absence manifeste de protection des plus fragiles. Ceux la même qui attendaient tant de ce gouvernement et/ou de leurs relais auprès de nos bons maires roses trouvent la liqueur de mauvais goût.
L’addition est lourde, les boissons indigestes. On sent bien que le breuvage est mauvais mais il reste l’ambiance et les amis qui vous entraînent toujours vers le pire. Au point de vous rendre parfois insensible aux alertes de plus en plus répétitives. Il faut savoir dire stop ! C’est parfois dur, très dur. Mais à l’évidence si l’alcoolisme peut tuer…le socialisme aussi.
Quand il n’y a plus d’écoute, quand l’on justifie l’injustifiable, quand quelques repues des repas de gala crachent dans le foie gras truffé sans prendre conscience qu’à la porte il y a des familles prêtes à nourrir leurs enfants avec des produits avariés, il faut savoir dire stop.
Pour ma part j’ai pris conscience du dérapage il y a une bonne année. Les premiers signes de faiblesses étaient déjà installés. Mais c’était trop tard. J’ai pensé, à tort, que l’amortisseur viendrait des politiques locales et j’ai fermé ma g….. Un scénario du pire est apparu ; voilà nos ministres d’Etat, sans idées, en recherche de glorioles auprès de nos élus locaux. Le pouvoir central en demande de reconnaissance dans des contrées de plus en plus éloignées. Tout un symbole du manque de direction au sommet.
A mes yeux le plus terrible est à venir. Car les beuveries se terminent souvent par des vomissements et de lourdes diarrhées (désolé pour mes amis poètes). Les étapes électorales à venir seront le complément direct des nausées actuelles. Attendons-nous à pire tout en applaudissant devant le courage de quelques uns à souhaiter nous prouver, dans cette tempête, que tout n’est pas totalement perdu.
Pour ma part j’apprécie la modestie comportementale des nouveaux élus. D’Alain JUPPE en particulier mais aussi de Jean Luc MOUDENC. Leurs victoires a un goût de choix par défaut mais elles n'en demeurent pas moins légitimes. Leurs attitudes tranchent singulièrement avec cette prétention inappropriée de quelques « chapeaux à plumes » sur le perron de l’Elysée les mercredis matin.
Mais, à vrai dire, je me méfie aujourd’hui de ces fêtes trop vite arrosées et j’ai décidé de rester, cette fois, parfaitement sobre. A votre santé !
L’addition est lourde, les boissons indigestes. On sent bien que le breuvage est mauvais mais il reste l’ambiance et les amis qui vous entraînent toujours vers le pire. Au point de vous rendre parfois insensible aux alertes de plus en plus répétitives.