AU PLUS BAS, MILAN S’EST RELEVÉ
Il y a peu à raconter de Milan – Chievo si ce n’est une domination totale face à une équipe qui n’a jamais existé. L’équipe de Seedorf n’aura mis que trois minutes pour ouvrir le score (Balotelli). Elle a ensuite pu gérer la rencontre sans problème, en inscrivant le second but à la demi heure de jeu (Kakà) et le troisième en début de seconde mi temps (Kakà). Chievo a eu l’occasion de sauver l’honneur sur penalty provoqué par Zaccardo mais Théréau a frappé trop haut.
C’est ainsi que l’AC Milan a retrouvé la victoire à San Siro qui manquait depuis la Saint Valentin (face à Bologne), son troisième résultat positif et la seconde victoire consécutive sans encaisser de but. Les Rossoneri ont confirmé avoir retrouvé le jeu et la personnalité qui avaient subitement disparu au beau milieu d’une crise profonde.
C’est lorsqu’elle était au plus bas, critiquée de toutes parts et fortement contestée par ses tifosi, que l’équipe de Seedorf s’est relevée. La contestation lors de Milan – Parma a été l’électrochoc. La semaine complète de travail suivie de la mise au vert entre Lazio – Milan et Fiorentina – Milan a permis au groupe de récupérer physiquement, mentalement et de trouver la cohésion qui a permis de se sortir d’un moment très difficile.
Les trois dernières rencontres ont en effet mis en évidence un nouveau Milan, soudé et équilibré qui a permis d’alimenter le classement (7 points en 3 matches) et rallumer une faible lueur d’espoir d’atteindre une place en Europa League. Elle est encore distante mais de 11 points, l’écart est passé à 5 unités et pourrait encore diminuer si la série positive se poursuit les prochaines semaines.
OBJECTIF : RECONSTRUIRE, AVEC QUEL DIRECTEUR SPORTIF?
L’équipe de Seedorf a retrouvé le sourire, la confiance et l’enthousiasme qui aideront à mieux terminer la saison et commencer à construire le futur. L’entraineur milanais a trouvé la solution tactique la plus adaptée ainsi qu’un noyau de joueurs sur lequel il peut compter. Sans ces indications, il aurait été beaucoup plus difficile de savoir où et comment agir cet été. Aujourd’hui, le chemin semble un peu plus clair même s’il reste semé d’embuches et d’incertitudes. A tous les niveaux.
Cela va du plus haut dirigeant, Adriano Galliani, jusqu’à chaque élément de l’effectif. La tempête qui a secoué l’historique administrateur délégué semble s’être calmée mais des rumeurs continuent à circuler et il faudra attendre l’assemblée générale du 16 avril pour connaitre son futur. Ce même Galliani a confirmé l’arrivée prochaine d’un nouveau directeur sportif qui remplacera Ariedo Braida. Le favori reste Sean Sogliano, suivi de Riccardo Bigon mais tous deux sont en fonction et le règlement interdit un changement de club en cours de saison. Milan se montre donc très prudent pour éviter de créer des « incidents diplomatiques » avec les clubs concernés.
La surprise pourrait s’appeler Giovanni Galli, ancien gardien de Milan, ancien directeur général de Verona mais aussi (surtout?) fidèle au parti politique de Berlusconi et actuel conseiller communal à Florence. Galliani l’a rencontré une première fois et n’en dit que du bien : « C’est un milaniste, un ami et une brave personne. Il a d’excellentes capacités de scouting mais aucune décision est prise » Le candidat s’est montré enthousiaste « Je n’ai plus qu’à prier parce que rejoindre une société si prestigieuse serait un rêve » Après une parenthèse politique, il aimerait revenir dans le football, qu’il définit comme « son monde ». Avec un organigramme complet et des rôles bien précis, Milan pourra penser à construire sa nouvelle équipe.
KAKA LIBRE DE PARTIR EN AMÉRIQUE
C’est en effet au niveau de l’effectif que l’été sera le plus mouvementé. De nombreuses situations à résoudre étaient déjà bien connues mais alors que Milan commence à retrouver un peu de sérénité des déclarations inattendues et peu rassurantes sont sorties de la bouche de Kakà concernant son futur. Le Brésilien, véritable âme de l’équipe, qui a fêté son 300° match à Milan avec un superbe doublé avait lancé une bombe la veille de Milan – Chievo : « Un jour j’aimerai jouer aux États-Unis, je parlerai avec Galliani mais ce n’est pas une question d’argent… »
Après la rencontre, Galliani a confirmé l’existence d’une clause qui permet à Kakà de se libérer en juin 2014 en cas de non qualification en Champions League. Milan aimerait évidemment pouvoir compter sur lui jusqu’à la date de la fin de son contrat (2015) mais le joueur choisira lui même son futur, en fonction des projets du club et / ou de l’aspect financier, notamment en tenant compte de la réduction salariale automatique de 20% due à la non participation à la Champions League. Tôt ou tard Kakà ira jouer aux USA, dans le club Orlando City appartenant à un riche Brésilien. Reste à savoir quand.
Actuellement, Kakà reste ambigu car il se dit heureux à Milan et désireux de rester tout en ne cachant pas son envie d’Amérique. Mais en Floride, ils sont impatients. Le président d’Orlando City a tweeté : « Ricardo, on sera prêt quand tu le sera » alors que le propriétaire est plus énigmatique mais peu rassurant vu la tournure des évènements : « J’annoncerai bientôt une grande nouvelle pour Orlando City » . En Espagne, la presse parle d’un accord déjà trouvé. La machine semble déjà en marche… Le présent de l’AC Milan est un peu plus calme mais le futur reste très incertain.