J’ai retrouvé la boîte tout au fond du placard. Elle avait pris un peu la poussière, depuis la dernière fois. J’ai soufflé dessus, en vain. Elle s’accrochait, toute cette poussière de l’hiver. Tant pis. Pas le temps. Pas envie.
J’avais bien pensé à me vernir les ongles, pas comme cette année là où je m’étais laissé surprendre par le printemps précoce, ou l’été qui se faisait prier.
J’ai ouvert la boîte, elles m’attendaient, telle la Princesse au Bois Dormant. Elles hibernaient. Je les ai posées côte à côte sur le carrelage.
Mes sandales bleues.
Avec précaution, j’y ai glissé mes pieds, le talon encore un peu rugueux, souvenir des bottes et des chaussettes de l’hiver. Qu’importe. Les talons de bois ont claqué sur le sol dur. Les voilà prêtes.
Je les ai emmenées respirer le grand air printanier, et fouler les premières pâquerettes de la saison. Il ne leur a finalement manqué qu’un bal aux lampions pour être tout à fait heureuses.