Un consensus scientifique enfin obtenu. A quand un consensus politique ?
Des mesures doivent être prises de toute urgence pour s'attaquer aux causes et aux conséquences des changements climatiques sur la faim et la sous nutrition pour les plus pauvres.
Le rapport du GIEC confirme et alerte sur les conséquences déjà désastreuses du changement climatique pour des populations déjà fragilisées : chute des rendements agricoles, augmentation des risques sanitaires et de l’insécurité alimentaire ; le tableau dressé par le GIEC appelle à une mobilisation d’envergure ciblant les plus pauvres.
Si les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre doivent être renforcés afin de contenir le réchauffement, la mobilisation pour permettre aux populations de s’adapter et y faire face doit absolument se renforcer. Les effets du changement climatique se font déjà sentir partout dans le monde. Il frappe plus violemment et plus fréquemment les populations les plus fragiles qui n’ont d’autre choix que de s’adapter. Mais l’adaptation au changement climatique à un coût. D’après la Banque Mondiale, les besoins de financement pour la mise en place de mesures d’adaptation approcheraient les 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 dans les pays en développement. Malgré des estimations difficiles, il est reconnu que nous sommes très loin du compte. Les décisions prises dans le cadre des négociations actuelles sur le changement climatique seront donc déterminantes pour les populations des pays les plus pauvres.
Financer l’adaptation : une des solutions clés contre les sombres conclusions du rapport du GIEC
Pour garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle de tous, ACF demande aux gouvernements, bailleurs et décideurs politiques des soutiens financiers et techniques conséquents, dans le but d’appuyer:
- l’adaptation, dans les pays les plus vulnérables, au changement climatique pour permettre la résilience des populations à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle
- les interventions directes et indirectes en nutrition qui prennent en compte la hausse attendue de la sous nutrition comme conséquence du changement climatique.
- les réponses et la prévention des catastrophes humanitaires liées au changement climatique
Les experts mondiaux nous confirment que la faim est et sera l’une des conséquences majeures du changement climatique. On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas.
Un constat dramatique : les plus pauvres sont les plus sous-nutris et plus vulnérables aux changements climatiques
Les impacts négatifs du changement climatique sur la sécurité alimentaire et la sous-nutrition sont une réalité quotidienne pour beaucoup d’êtres humains. Ils freinent chaque jour un peu plus les efforts mis en place pour lutter contre la faim alors même que 842 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim aujourd’hui et 180 millions d’enfants sont victimes de malnutrition. Les projections les plus optimistes (+2°C à la surface du globe) prévoient que le taux de sous-alimentation en Afrique augmentera de 25% à 90% d’ici à 2050. Cette situation traduit un paradoxe insupportable : ceux qui contribuent le moins au réchauffement climatique sont ceux qui en souffrent le plus. « Chaque jour, les équipes d’ACF constatent auprès des populations les plus pauvres les ravages du changement climatique sur la faim et la sous nutrition. Il est temps que les Etats, dans le cadre des négociations internationales sur le climat, s’emparent du problème» rappelle Serge Breysse, Directeur du plaidoyer d’Action Contre la Faim.
Les mères du village de Toula, Kanem (Tchad)
« La malnutrition est un phénomène récent au Kanem. C’est à cause du bétail qui a disparu. La rareté des pluies, a provoqué des sécheresses successives qui ont décimé les bétails. Et du coup, tout a changé dans notre mode de vie aussi. Les gens ont du mal à s’adapter au nouveau rythme de la vie. Résultat : les hommes ont tout quitté pour gagner leur vie en ville, laissant femmes et enfants au village. »
Pour plus d’informations :
Qui tient compte des impacts du changement climatique sur la faim et la sous-nutrition ? Un appel aux décideurs
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