Seuls 41% des étudiants utilisent systématiquement un préservatif lors d’un rapport sexuel et 30% avouent n’y avoir même jamais recours. Une pratique à risque en augmentation, c’est la conclusion de la récente Enquête Santé de la Smerep, qui couvre plus largement l’évolution de la santé des étudiants et appelle à plus de prévention et d’information.
Menée par Harris Interactive auprès de 1.200 étudiants français dont 500 en région Ile-de- France, l’enquête révèle un mal-être grandissant et une vulnérabilité croissante de la population étudiante, avec, notamment, une augmentation des comportements sexuels à risque.
Alors que l’adolescence est la période de l’éloignement de la famille et des expérimentations, à cette propension semble s’ajouter le manque d’information. C’est ce que suggèrent ces différentes conclusions de l’enquête :
· Un usage non systématique du préservatif, d’abord. Dans la moitié des cas, les étudiants le justifient en expliquant que l’un des partenaires utilise un autre moyen de contraception, illustrant ainsi la confusion entre contraception et protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST).
Dans 20 % des cas, les étudiants interrogés précisent que le fait d’utiliser un préservatif « enlève la magie du rapport sexuel ».
Enfin ce non-usage est plus fréquent chez les jeunes filles qui constituent ainsi le groupe le plus à risque.
· Un risque illustré, à nouveau par un taux d’interruption volontaire de grossesse toujours aussi élevé, estimé ici à 5% et jusqu’à 14 % pour les plus de 24 ans, ainsi que par le taux de recours élevé à la contraception d’urgence (15%). Enfin, une étudiante sur 4 déclare qu’elle va arrêter sa pilule contraceptive.
· Enfin, le dépistage qui n’est toujours pas un réflexe chez les étudiants et ce malgré les pratiques sexuelles à risques. 1 étudiant sur 3 n’effectue ainsi jamais de dépistage, même en cas de changement de partenaire sexuel.
Des données qui ne peuvent donc qu’interpeller les pouvoirs publics.
Les jeunes, cible privilégiée des IST: En France, environ 6.000 personnes découvrent chaque année leur séropositivité, selon une étude universcience. D’autres IST restent persistantes comme l’infection à chlamydia, la blennorragie gonococcique, l’hépatite B, l’herpès génital, la syphilis, les mycoplasmes et les papillomavirus (plus d’informations sur les IST sur healthexpress). En particulier, deux IST, la blennorragie, qui touche chaque année environ 20.000 hommes majoritairement de moins de 30 ans et l’infection à chlamydia, qui touche 3% des 18-24 ans ont une prévalence toujours élevée chez les jeunes.
Source: Enquête Santé des Etudiants 2013-Smerep (Visuel Fotolia)