Alors que la droite connaît un succès historique aux élections municipales dans toute la France, le résultat parisien est un cruel revers. Malgré ses dénégations et l'offensive immédiate d'enfumage à laquelle elle s'est livrée, la responsabilité en incombe à Nathalie Kosciusko-Morizet dont la personnalité et la campagne se sont révélées calamiteuses.
Les faits sont têtus et les chiffres le sont encore davantage.
Au premier tour des élections municipales, NKM a réussi l'exploit de perdre des voix par rapport au total UMP-Udi-MoDem de 2008 alors que, dans toute la France, la droite et le centre progressaient fortement.
Au second tour, elle ne parvient même pas à être majoritaire en voix contrairement à ce que réussit Séguin en 2001, dans un contexte de succès national pour la droite d'ampleur pourtant moindre.
En réalité, seuls les bons résultats dans les bastions de l'Ouest expliquent que le score global ne soit pas piteux. L'unique bonne performance du second tour est réalisée par Delphine Bürkli qui l'emporte d'un cheveu.
La liste des erreurs tactiques de NKM est longue comme un jour sans pain. On relèvera simplement, pour le second tour, son attitude dédaigneuse vis-à-vis de la candidate centriste Anne Lebreton dans le quatrième arrondissement qui a jeté cette dernière dans les bras de Girard ou le grotesque épisode de l'éjection ratée de Franck Margain dans le douzième arrondissement.
Tout cela ne fait qu'illustrer des fautes stratégiques profondes. L'idée inepte que Paris allait se reconquérir en singeant Delanoë et ses mesures festivistes à destination des bobos est la cause de bien des tourments de la droite. Il fallait dès le départ cliver sur la question de la fiscalité, de la mauvaise gestion et de la crise du logement, ce que NKM ne fit que trop tardivement et par Miguet interposé.
Ne parvenant pas à placer ses copains chez les barons de l'Ouest, elle a également pistonné dans le 20ème et 10ème ou le 3ème des candidats qui ont en commun d'avoir fait les pires scores de Paris. Le label NKM est la marque de l'échec.
Quant à la psychologie de cette étrange personne, égarée dans son narcissisme, protégée par l'oligarchie depuis son plus jeune âge, qui ne conçoit le monde et la politique que comme un espace où elle peut imposer sa volonté et promener son mépris, elle a été une autre cause déterminante de ce fiasco.
Le triste résultat de tout ceci est que la ville, que l'on pouvait reconquérir, restera contrôlée par une coalition brinquebalante de socialistes, de Verts et de communistes.
Hidalgo devra composer sans cesse avec ces deux partenaires dont les votes lui seront indispensables pour chaque délibération.
Entre 2001 et 2008, les caisses de la ville n'avaient pas été vidées par le gaspillage socialiste et Delanoë pouvait arroser tout ce petit monde pour parvenir à des compromis. Désormais, Paris n'a plus d'argent et les marchandages avec les Verts et les communistes vont être très rudes.
Enfin, tout n'est pas si terrible pour le PS : Hidalgo pourra peut être compter sur les quelques élus MoDem que NKM a fait entrer au conseil de Paris pour lui servir de supplétifs en trahissant la droite.
La nef parisienne ne coule jamais mais elle peut prendre salement l'eau : les six années qui viennent vont hélas le démontrer.
Merci qui ? Merci Nathalie Fiasco-Morizet. Espérons au moins que le groupe UMP au conseil de Paris la marginalise rapidement.