31/03 Un ni-ni qui finit par être un avec-avec.

Publié le 31 mars 2014 par Jorge

Madame Parisot, peu suspecte d'amour pour la gauche mais décidément en verbe démocratique, avait publié en 2011 avec Rose Lapresle un livre (« Un piège bleu Marine ») que la presse à rappelé cette semaine d'entre deux tours. Beaucoup d'hommes politiques, particulièrement à droite, feraient bien de le lire.Elles disent : « le ni-ni qu’on prône en chœur à droite est un pur scandale » Cette position est le reflet, d'après les auteures, de deux erreurs « d'optique »

« Le Front national se serait normalisé.Pourquoi le bleu marine serait-il une couleur suspecte? Ce n’est après tout ni le brun ni le noir. Ses cadres ne se sont-ils pas renouvelés, plus maîtres d’eux-mêmes, plus conformes et enfin technocrates? »

« Il ne faudrait pas persévérer dans une erreur que l’on commet depuis quarante ans. Tandis que la gauche n’hésite pas à s’allier à l’extrême gauche et conquiert ainsi régulièrement le pouvoir, la droite, empêtrée dans ses scrupules,n’oserait pas tendre la main à son seul allié potentiel, ni même observer envers lui une simple neutralité bienséante »Faire d'une telle approche le centre de sa stratégie, sans véritable programme national, ne parvient pas à masquer le fait que la droite dite de gouvernement est obnubilée par le combat de personnes et perd de vue le pays réel.La fonction des partis politiques n'est pourtant pas de conduire telle ou telle personne au pouvoir, mais de défendre, de structurer et représenter les différentes opinions sur l'état et l'évolution d'un pays, sur son insertion dans le monde.A ce titre, il y a des questions incontournables et d'autres qu'il faut au contraire ne jamais approcher, si ce n'est pour les combattre, non en raison d'un parti-pris idéologique, mais pour le bien du pays tout entier.Beaucoup de responsables politiques, de droite et parfois de gauche, avec cependant la palme d'or pour Nicolas Sarkozy, soit-disant victime de son conseiller Patrick Buisson (qu'il a pourtant librement choisi), ont tracé la route d'une banalisation des idées défendues par le Front National que leurs idées et leur programme n'auraient jamais dû parcourir.

En particulier dans un pays avec notre histoire récente, encore fraîche.

Une étape est franchie, pour le moment seulement à un (petit ?) niveau municipal. 

Il reste à trouver les moyens de faire entendre raison, au delà de la petite fraction de véritables suiveurs de ce parti et de leurs idées, à tous ceux qui, désespérés ou déçus de l'incapacité des politiques à faire face à la gravité de nos problèmes, se sont laissé tenter par cette voie sans issue. © Jorge