31/03 Obama à Bruxelles

Publié le 31 mars 2014 par Jorge
Il a dit des jolies choses. De moins jolies aussi, mais il n'est pas sûr qu'un président bien de chez nous (ou d'ailleurs) n'aurait pas fait de même et n'aurait pas profité, lui-aussi, pour tirer quelques avantages économiques.

En l'occurrence, l'accord de libre-échange, qui n'a pas un chemin entièrement ouvert en Europe, point de passage pour la livraison du gaz qui permettrait de moins dépendre des livraisons russes. 

Et une fois conclu, ouvrirait la porte à bien d'autres produits moins souhaitées de ce coté-ci de l'Atlantique.

Mais surtout, avec son habilité et son sourire, il a aussi mis bien clairement le nez des européens dans leurs petites bassesses, cachotteries et égoïsmes. 

Il a rappelé que les européens doivent se prendre en main eux-mêmes et ne pas être toujours en attente du grand frère, qui a ses propres problèmes et surtout ses propres intérêts.

Dans tout ça, la Crimée n'étant pas stratégique pour les États-Unis, ils défendent le principe de la non annexion de force sans pour autant dire que, eux non plus, sous d'autres formes, ne se gênent pas pour intervenir directement dans les affaires des pays qu'ils estiment être ou devoir être dans leur « frontière d'intérêts stratégiques »En d'autres mots -le projet de plan qui serait discuté en ce moment entre Lavrov et Kerry le confirme- l'Ukraine peut commencer à faire son deuil de la Crimée ; on poussera des hauts cris, mais de là à prendre des risques majeurs...Les mesures économiques prises par les américains contre les russes ont été fort efficaces (plus de 70 milliards de dollars de capitaux ont « fui » la Russie dès les tout premiers jours de leur entrée en vigueur), mais surtout, ont rappelé à Poutine que, pour l'heure et avec son économie bancale, la Russie n'a pas les moyens de son ambition, du moins pas « contre » les USA. Pour l'Union Européenne, les conclusions à tirer ne sont pas nouvelles. Jusqu'à présent, personne, dans notre troupe politique ne semble prêt à les assumer pleinement, ni même à être le premier à « exiger » plus d'union politique, stratégique et économique. 

Ces questions feront peut-être leur chemin, doucement, une fois les élections européennes passées et à condition que le nouveau président du Parlement et à sa suite de la Commission, ait la volonté de pousser, voire forcer la main, aux chefs de gouvernement.

Aucune des personnalités actuellement sur la scène européenne n'a ni l'envie ni, peut-être la carrure de jouer ce rôle. 

Mais des petits pas incités par l'action du Parlement et éventuellement du remplaçant du très effacé Barroso pourraient commencer à déblayer le terrain...
© Jorge