Maori (T2) Keri

Publié le 31 mars 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Une nouvelle pièce du puzzle vient s’ajouter au meurtre de Sandra Witkaire, fille d’un député maori. L’inspecteur Kenu enquête sur un possible complot politique.

Scénario de Cary Ferey, dessin de Giuseppe Camuncoli.

Public conseillé : Adultes, adolescents;

Style : polar Paru chez Ankama, le 14 Mars 2014


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L’histoire

Nous sommes en 2017, à Auckland. Le député maori Pita Witkaire, candidat aux élections présidentielles, se prépare à un débat télévisuel avec son adversaire, Malcolm Kirwan. Ce dernier va dévoiler l’existence d’une vidéo compromettante à propos de la fille de Witkaire, assassinée quelques temps auparavant. La vidéo est montrée en direct sous la pression du public. On y découvre la fille du candidat violée et droguée.
Face à cette honte, Witkaire va quitter le plateau et quelques jours plus tard annuler sa candidature… pour l’inspecteur Jack Kenu, tout ressemble à un complot de la part de Kirwan. L’enquête autour du meurtre reprend donc de plus belle. L’occasion pour Jack de retrouver son ex femme, qui depuis sept ans, n’a jamais vraiment quitté ses pensées.

Ce que j’en pense

Ce deuxième épisode de « Maori » s’ouvre sur le fameux débat télévisé qui fait l’objet de tous les scandales. Cette scène obscène montrant le viol de la fille du candidat maori, va orienter ce tome 2, vers une ambiance encore plus glauque que le précédent opus. Nombreux seront les meurtres, coups bas, trahisons et révélations.
La suite de l’enquête évolue de manière classique, mais efficace. Ce qui fait véritablement la force de ce récit, c’est avant tout son atmosphère particulière, provoquée par ce contraste fort entre les superbes paysages crépusculaires et la laideur de l’enquête et des macabres découvertes.
Comme l’opus précédent le laissait présager, la relation entre l’inspecteur Jack Kenu et son ex femme Keri est ici davantage exploitée. C’est de manière habile que Keri est mêlée à l’affaire et elle y tiendra au final un rôle crucial. La relation entre les deux personnages est tendue : L’assurance et la froideur de Keri est surprenante face au regard amoureux et désabusé de Jack. Une fois l’affaire résolue, ce dernier tentera une ultime fois de reconquérir le cœur de sa belle, en vain… Pour ma part, je trouve cette dernière scène superbe. Elle est très sobre, très courte et Jack y est très touchant. Il n’y a aucun souffle épique, aucune discussion, aucun espoir. Notre ami ne va pas sortir sa dépression dans l’immédiat dirait-on…

Le dessin

Rien de nouveau de ce côté là par rapport au tome 1. Le trait de Giuseppe Camuncoli est toujours aussi pêchu et spontané, tout en restant suffisamment précis. Les personnages sont expressifs et vivants, le tout avec une certaine subtilité. Les couleurs crépusculaires sont toujours aussi belles, mais cette fois-ci, les ambiances colorées sont plus sombres et oppressantes. Elles sont liées au scénario, qui est lui aussi plus lugubre.

Pour résumer

C’est avec plaisir que l’on se replonge dans l’univers de Caryl Ferey, pour découvrir la suite des mésaventures de l’inspecteur Kenu. Le diptyque tient ses promesses jusqu’au bout et l’intrigue est cohérente. La méthode narrative de l’auteur est surprenante au début car peu commune dans la bande dessinée, mais on s’y fait très vite. Un polar très réussi.