Son éditeur, Belfond, a conservé la typographie si particulière du précédent livre. Néanmoins Caroline Vermalle a réussi à renouveler son style et la manière de présenter les personnages.
Nous avons quitté le bord de mer estival pour nous retrouver dans la brume et les frimas de l'hiver, en région parisienne. Sous prétexte d'une enquête pour comprendre l'objet d'un étrange héritage nous accompagnons des personnages au caractère très affirmé dans des paysages qui ont été le décor des toiles des Impressionnistes.
Il y a Frédéric, brillant avocat de trente ans qui collectionne les succès et les tableaux jusqu'à ce que la chance tourne et qu'il se retrouve quasiment sur la paille. Il y a Pétronille, son assistante dévouée mais un peu gaffeuse qui sera vite dans les choux ... des petites douceurs qu'elle ira distribuer auprès des nécessiteux.
ll y a Dorothée, la soeur de Pétronille, jamais à cours d'énergie. Et d'autres personnages qui surgissent dans la neige au fur et à mesure que Frédéric et/ou Pétronille suivent la piste d'un héritage assez particulier : une étrange carte aux trésors et quelques tickets de métro qui les mèneront de Saint-lazare à Notre Dame, du paysage d'hiver extraordinaire de pâleur et de pureté de la Débâcle à Vétheuil au jardin de Monet à Giverny puis à l'étage du musée d'Orsay qui recèle la plus grande collection d'oeuvres impressionnistes du monde, et nous avec.
L'essentiel de l'action se déroule en hiver. La neige tombe, métaphore de la perte puisqu'il n'y a que dans la neige qu'on peut voir la trace des pas des personnes qui sont parties (p. 261) comme on le perçoit dans la Pie de Monet.
Parallèlement on prendra une leçon de civisme et de tolérance (p. 118) qui laisse supposer que derrière le roman l'auteur a tenu à faire passer quelques messages.
Une leçon de bienveillance également pour comprendre ceux qui un jour "font des choix terribles" au risque d'impacter l'avenir. Pourvu qu'ils aient le courage de devenir ce qu'ils sont à présent.
Il n'y a qu'une chose sur laquelle je ne "suis" pas l'auteure. Ne croyez pas qu'on puisse rouvrir un cadenas qu'on aurait accroché à la rambarde du Pont des Arts. Inutile d'en conserver la clé. Les services de la voirie municipale débarrassent régulièrement le pont de ces objets dont le poids serait vite fatal. Faites l'expérience, repassez quelques semaines plus tard, votre cadenas aura disparu.
Une collection de trésors minuscules de Caroline Vermalle, Belfond, sortie le 13 mars 2014