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A l’heure des bilans….

Publié le 30 mars 2014 par Fouzi53 @fouzi53

Le Ministre du tourisme a tenu a présenter le bilan de son  département pour l’année écoulée, en mettant l’accent, il faut le reconnaitre sur l’actif et en énumérant toutes les actions qui ont été entamées et les victoires, si on peut appeler cela ainsi, qui ont été enregistrées. Il est dans son rôle (on a  rarement vu un responsable quel qu’il soit parler de ses échecs) mais dans le cas présent, le Ministre a eu à cœur d’insister sur la compétitivité du secteur, gage de qualité pour un positionnement optimal de la destination.

Cette qualité ne doit pas seulement être imputée à nos unités d’hébergement, mais surtout aux moyens que nous devons mobiliser pour commercialiser notre produit et force est de constater qu’à ce jour, le ventre mou de notre stratégie marketing, reste la distribution de notre produit.

Nous sommes très dépendants des canaux étrangers pour écouler notre production, alors que nous investissons beaucoup pour la faire connaître auprès des prescripteurs directs. La dernière étude qui nous a été présenté lors des journées professionnelles du tourisme en avril 2013 à Mazagan, démontre que dans les marchés prospectés , 82% connaissent le Maroc et 63% envisagent de le visiter un jour mais seuls 16% traduisent cela en acte.

En clair, cela veut dire que la destination est connue, donne envie d’être visitée, mais n’arrive à convaincre qu’une infime partie. Les raisons de ce déficit sont en premier lieu les dessertes aériennes insuffisantes voire inexistantes et en deuxième position, la distribution. Les deux étant très liées, on a toujours eut tendance à les opposer comme argument pour justifier notre incapacité à drainer une nouvelle clientèle. Je m’explique : sur des marchés émergents et à forte croissance, faute d’aérien, les professionnels , en l’occurrence les agents de voyages ne peuvent s’aventurer à investir du temps et de l’argent pour s’entendre dire souvent, comment venir chez vous? Et pour les compagnies aériennes, si le produit n’est pas disponible à la vente, à quoi bon s’aventurer à mettre en place des lignes?

Si, cette équation semble être en partie résolue grâce aux compagnies lowcost, aux OTA et surtout aux sacrifices consentis pour y arriver ( subventions, baisse des prix et super commissions) il n’en reste pas moins que cette solution est loin d’être pérenne, qu’elle est surtout couteuse et qu’en terme de turnover , elle est en train de liquider la clientèle TO pour une clientèle court séjour cherchant le bon plan et dépensant le moins possible.

J’en veux pour preuve, la stagnation des recettes pour ne pas dire leur recul et la paupérisation d’un certain nombre de métiers du tourisme dont notamment les agents de voyages, les guides, les transporteurs et bien sûr aussi des hôteliers. Il serait intéressant de lancer un questionnaire en ligne et demander aux professionnels de communiquer, de manière anonyme mais crédible,  leurs chiffres sur les trois dernières années.

Les associations professionnelles devraient normalement être en mesure de remonter ce type d’informations, mais sont elles encore connectées à leur membres ? On est en mesure de se poser la question lorsqu’on voit le peu d’intérêt porté par la majorité des professionnels à leurs instances représentatives.

Certes, des actions sont initiées pour impliquer les professionnels dans une dynamique commerciale forte, les JPT en sont la preuve, mais j’ai l’impression que nous restons au stade de l’événement sans aucun suivi des constats  et des recommandations qui en résultent. Pour dire les choses autrement, nous arrivons a faire de bons diagnostics, de prescrire de bons traitement mais sans nous soucier de savoir si le patient a les moyens de se soigner et s’il est en mesure de terminer son traitement jusqu’à la guérison?

Pour conclure et laisser place au débat, peux-t-on dire que notre tourisme est en état de fébrilité avancée ? Que cette fièvre serait d’origine virale,  auquel cas, on ne peut prescrire grand chose et laisser le corps développer une immunité s’il en est capable, ou alors bactérienne et dans ce cas un traitement s’impose et je pencherai personnellement pour le second cas.

A l’heure des bilans, essayons de faire une bonne lecture des résultats et tenter de redresser une situation s’il en  est encore temps.


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