Connu pour avoir réalisé « 58 minutes pour vivre » et « Cliffhanger, traque au sommet », Renny Harlin nous offre son dernier long-métrage : « La légende d’Hercule ». Dans cette nouvelle adaptation du mythe, c’est Kellan Lutz qui interprète le héros grec, tandis que Scott Adkins, Liam McIntyre et Gaia Weiss complètent le casting. « La légende d’Hercule » sortait dans nos salles le 19 mars 2014.
Synopsis : Hercule est le fils de la reine Alcmène que lui a donné Zeus en cachette du roi Amphitryon pour renverser celui-ci une fois devenu adulte. Amoureux d’Hébé, Hercule est trahi par le roi qui la destine à son autre fils, Iphiclès. Le demi-dieux est exilé et vendu comme esclave …
« La légende d’Hercule », sous-titré bêtement sur l’affiche « la naissance d’un héros », exploite une trame scénaristique déjà mainte fois utilisée au cinéma. C’est ainsi que le spectateur découvrira un prince, beau et fort, devenir un esclave à la suite d’une trahison. Jusque là rien de nouveau donc, et malheureusement, cela continuera tout du long. Au final, on peut aisément dire que le scénario de ce long-métrage tient sur un morceau de toge déchirée. Durant les une heure et trente-neuf que durent « La légende d’Hercule », nous n’aurons le droit qu’à une suite de scènes d’actions assez banales en soit et à des dialogues bien trop risibles. De plus, le long-métrage prend clairement le parti de traiter la mythologie comme un élément accessoire, n’amenant que quelques clins d’œil ici et là et en faisant abstraction de tout le reste. « La légende d’Hercule » n’est qu’un long-métrage de plus à vouloir surfer sur la mode de la mythologie au cinéma, sans jamais la prendre au sérieuse.
Kellan Lutz, acteur repêché de la saga pour adolescentes « Twilight » et interprète d’Hercule, n’arrive jamais à créer un personnage. Ce dernier se résume à sa musculature hallucinante et à ses beaux yeux doux … Malheureusement, c’est le traitement accordé à chacun des autres personnages. Aucun ne se démarquera par sa psychologie ou sa personnalité, ils seront tous caricaturaux et seulement présents dans un souci du beau. Scott Adkins incarne le roi Amphitryon en grimaçant et hurlant ses répliques, en plus d’être un personnage colérique de bout en bout. Liam Garrigan se trouve être un deuxième adversaire peu emblématique pour le héros qu’est Hercule, tant il n’arrive jamais à créer un soupçon d’angoisse. Tandis que Liam McIntyre, connu pour son rôle dans la série « Spartacus : le sang des gladiateurs » est sous-exploité avec un rôle mineur … Au final, « La légende d’Hercule » ne possède pas de casting mais seulement des masses musculaires.
Dans le lot incessant de longs-métrages du genre sortis durant ces dernières semaines, « La légende d’Hercule » aurait dû miser sur l’originalité. À l’inverse, il va s’inspirer d’autres productions, ne ressemblant, au final, qu’à un amalgame assez suspect. Le début du long-métrage laisse apparaître une version un peu kitsch de « 300 », de Zack Snyder. Les minutes qui suivent confirmeront cette impression en usant allègrement des fameux ralentis pour n’importe quelle raison. La réalisation de Renny Harlin ne trouvera jamais un sens ou un aspect esthétique intéressants, se contentant de recopier les autres péplums et films sur fond d’Antiquité. De plus, pour un film de divertissement, les scènes d’actions sont servies par des effets spéciaux ratés et aux allures dépassés. Ces visuels ratés ne font qu’affirmer la pauvreté de cette version du mythe d’Hercule où acteurs, scénario et réalisation se retrouvent perdus au milieu d’influence et de facilité déconcertante.
« La légende d’Hercule » est un long-métrage qui essaye de créer un ensemble avec des bribes d’autres productions du genre. On se retrouve avec un résultat tout sauf honnête, qui n’arrivera jamais à réussir sa principale mission : divertir.
La légende d’Hercule. De Renny Harlin. Avec Kellan Lutz, Scott Adkins, Liam McIntyre, Liam Garrigan, Gaia Weiss, Roxanne McKee, …
Sortie le 19 mars 2014.