En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.
Mon avis :
Quelle claque mes ami-e-s, quelle claque !
On sait de plus en plus de choses sur la seconde guerre mondiale. A chaque nouvelle publication, on apprend encore plus sur l'horreur, la vie, la mort, les choses tenues secrètes tout ce temps.
Qui savait pour ces femmes enceintes et leurs enfants ?
La force de ce livre est dans le style de l'auteure : des phrases courtes pour que tout s'enchaîne rapidement, comme si on assistait à tout ça en temps réel ; l'histoire racontée au présent pour qu'on prenne facilement conscience de l'horreur. Pour peu que le lecteur soit une lectrice, et on se retrouve parmi toutes ces femmes, ces futures mères, on est des leurs, ce qui les attend va aussi nous arriver.
Mila débarque à Ravensbrück enceinte, elle se retrouve entourée d'autres femmes. Toutes nues, observées sous tous les angles, ces utérus pleins exhibés, ces intimités cachées comme on peut..
Elle ne sait pas trop ce qui va lui arriver, ni à elle ni à son enfant.
Et finalement, elle nous raconte tout, se confie à nous, nous révèle la guerre, le traitement des femmes, des nouveaux nés, le courage dont toutes ces prisonnieres font preuves. Une mère, c'est plus fort que tout.
Ce roman est monumental. Il est horrible, soulève le coeur, met en colère et, bien sur, fait réfléchir.
J'ai eu énormément de mal à me plonger dedans au début à cause du style d'écriture. J'aime quand ça s'enchaîne comme ça, mais pour un court passage, pas pour tout un livre. Mais finalement, l'histoire emporte le lecteur et le style, ma foi, on s'en fout bien, en fait.