Une adolescence en rupture, mais sans chambard ni esclandre : réfractaire en retrait de tout pour mieux apprécier l’expression de quelques esprits en marge.
La prose d’Artaud vous happe sans concession : cataclysme intérieur en résonance avec l’impossible élan vers les autres. L’obscène quotidienneté lamine les aspirations et atrophie toute volonté : Artaud l’avait évincée pour mieux scruter ses carences et faire frissonner ses imperfections hallucinées.
Sans attendre se jauger, extraire les boyaux de la pomme quitte à vraiment se couper du reste de la laide ville nouvelle. Aucune conciliation permise : chaque ver, toute phrase percera les décompositions par vagues de suffocation.
Dans l’urne le citoyen, en petit tas de cendre après avoir goûté à l’isoloir : le boutoir fouissant l’enveloppe gris-bleu pour une liste que je ne peux même pas plier en quatre. Rien à gagner : « a voté ! ».
Portraiturer au vent goguenard ;
Virevolter pour sentir les herbes folles sous le ciel écumant ;
En vase pour qu’éclosent les niches colorées ;
Le trait torturé contracte sa moisson au tracé lumineux ;
Une pesanteur supplicie bicoques et masures engourdies au milieu d’une nature perdue.
Aux vers oiseux s’incline la farce cachée, hideuse dépendance à l’indicible, l’innommable abscons. Reste à paraître en courbes dorées pour suivre l’ascendant minéral : s’écorcher sans troubler le ciel à la pâleur entêtante.
Je m’accroche à ses toiles, j’étoile mes anicroches pour un regard verdoyant : l’humanité éperdue, l’oreille cachée, la vie tranchée…