Quatorzième album des aventures de Tintin, Le Temple du Soleil est la suite de l’histoire commencée dans les 7 Boules de Cristal. Alors qu’ils viennent tout juste d’arriver au Pérou, Tintin, Milou et le Capitaine Hadock sont à la recherche du Professeur Tournesol qu’ils retrouvent très vite à bord du cargo Pachacamac. S’ils ne parviennent pas à attraper les ravisseurs, ils apprennent que ceux-ci ont kidnappé leur ami car il aurait commis un sacrilège. Sur leurs traces, en direction du Temple du Soleil et guidés par Zorrino, il leur faudra ruser, comme toujours, pour faire la lumière sur l’affaire tout en survivant.
On ne présente plus le génie d’Hergé qui dans chacun de ses albums, a su faire de Tintin un héros indiscutable aux aventures passionnantes. Fascinante, la capacité de l’auteur à manier la ligne claire ; mariée à un sens des couleurs prodigieux ; à un découpage à la précision surprenante, cinématographique au possible, poignant et en un sens, original, malgré la rigueur qui lui semble lui être imposé au premier abord ; et à un humour inimitable et reconnaissable entre tous, qui allie l’innocence et la finesse. La précision, le perfectionnisme, l’implacable application des codes qui font qu’aujourd’hui on reconnaît Tintin au simple premier coup d’œil n’ont pas épargné cet album et c’est en ce sens qu’il n’échappe pas au génie.Ce génie, il auréole tout autant l’adaptation animée qui en a été faite. C’est peut-être le respect rigoureux de la trame scénaristique qui fait tout son brio. Il semble possible de suivre l’aventure en s’appuyant sur l’album, tant les dialogues sont suivis à la lettre. Le doublage des personnages, précis et parfaitement choisi colle parfaitement avec l’esprit Tintin ; le graphisme ne dénature en rien le trait d’Hergé. C’est en ce sens que nul ne se sentira dépaysé et qu’aucun ne pourra prétendre au non-respect de l’iconique Tintin, tant sacralisé que l’exercice de l’adaptation est toujours source de difficulté quasi insoluble. Il convient donc de saluer ceux qui sont parvenus à respecter les codes si stricts et si sublimes, qui font de Tintin ce prodige que l’on connaît, ce classique immortel. En BD, on peut rire de beaucoup, on peut tenter bien des initiatives, mais il est des héros saints dont on ne peut s’emparer sans que tout le monde ne retienne son souffle. Tintin est incontestablement de ces saints.