Meiringen, Suisse. Les pompiers dégagent l’accès à l’hôtel Baker Street. Cet établissement, charmant et isolé, a été coupé du monde pendant trois jours à cause d’une avalanche. Personne n’imagine que, derrière la porte close, se trouve un véritable tombeau. Alignés dans la chambre froide reposent les cadavres de dix universitaires. Tous sont venus là, invités par l’éminent professeur Bobo, pour un colloque sur Sherlock Holmes. Un colloque un peu spécial puisque, à son issue, le professeur Bobo devait désigner le titulaire de la toute première chaire d’holmésologie de la Sorbonne. Le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer…
J’ai découvert ce roman il y a quelques mois pendant ma période "Sherlock" où j’alternais avec grand plaisir mais non sans difficulté les séries Elementary et Sherlock. Le titre et la couverture m’ont attirée. Je ne connaissais pas cet auteur et le "JM" m’a induit en erreur, d’autant plus que le roman était classé dans le rayon littérature étrangère de la librairie. Mais c’est bel et bien un auteur français que ce JM Erre, professeur de lettres et de cinéma à Sètes, que nous avons pu découvrir jeudi dernier dans l’émission de François Busnel La Grande Librairie.
Pourquoi j’ai aimé ce livre?
Pour toutes ses références, son style et son humour.
Que ce soit Les dix petits nègres d’Agatha Christie ou bien l’univers du Sherlock Holmes de Conan Doyle, le roman est truffé de références, de jeux de mots et de clins d’œil littéraires. Ce n’est pas pour rien que je vous précisais que ce cher JM Erre est professeur de lettres et de cinéma… ça se sent tout de suite, tant au niveau du style car le roman fonctionne à la fois comme un polar et à la fois comme un scénario. Je le trouve très visuel dans son écriture qui fonctionne scène par scène, ce qui rend l’imagination esthétique du lecteur très précise.
Mais ce qui surclasse ce roman c’est principalement la finesse qui s’en dégage. Bien sûr il faut être spécialiste du genre pour rendre hommage au genre en si peu de pages, mais il faut aussi être passionné et je pense sincèrement que c’est le cas de cet auteur.
Enfin, on rit du début à la fin. Les personnages y sont caricaturés avec justesse, l’ambiance loufoque pour notre plus grand plaisir et les dialogues tous plus drôles les uns que les autres. Je vous livre l’une de ces petites pépites d’humour :
"Enfin, il se murmure dans le petit milieu universitaire que Gluck est devenu depuis peu un incontestable holmésien de niveau 9 après avoir crié à sa femme au moment de l’extase : Oh oui, Watson, je viens ! (à partir du niveau 7, l’holmésien est souvent divorcé)".
Pour tout vous dire, ce livre m’a tellement plu que j’ai décidé de l’offrir aussi à Miss Alfie pour notre swap parce que je sais que nous avons ce point en commun d’aimer Sherlock.
Le Mystère Sherlock de JM Erre, chez Pocket, juin 2013, 261 p., 6,80€.