Magazine Humeur
Longtemps regardé comme une première expérience de pays musulman moderne et démocratique, la dérive de M. Erdogan fait revenir la Turquie pas mal d'années en arrière.Qui défendrait à court terme un rapprochement de la Turquie et l'UE ? L'Europe a actuellement d'autres chats à fouetter et bien trop de difficultés économiques pour s'encombrer de négociations peu attirantes aujourd'hui. Et la Turquie se précipite vers une instabilité politique qui peut-être plus durable et plus profonde qu'il ne faudrait pour son propre salut.Dommage pour les citoyens turcs, pour le moment seulement privés de Twitter et autres YouTube et avatars d'Internet, mais surtout risquant de voir leurs libertés publiques, déjà difficiles à faire progresser, se rétrécir dans la bataille interne. Sans compter sur les conséquences des dérives économiques du clan dominant, qui semblent profondes.Une victoire électorale aux élections municipales (demain dimanche 30) pourrait donner à Erdogan les moyens de développer d'avantage la censure pendant qu'il poursuit sa mainmise sur tous les organes de direction du pays. Par les temps difficiles qui courent, le navire Turc ne semble pas près d'accoster sur nos ports.© Jorge