Parution en janvier 2009
L'histoire : Sélinonte, petit village de Sicile en bord de mer. Fait étrange, les habitants ont perdu l'usage des mots. Tous sauf un : Nicolino. Des années plus tôt, alors adolescent, il fut le seul à ne pas rejeter le curieux libraire venu s'installer près de la grand place et qui, tous les soirs, donnait lecture devant des chaises vides... Nicolino se cachait alors derrière une pile de livre et écoutait ce drôle de petit homme. Un univers s'ouvrait alors à lui !
Tentation : Titre et pitch
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : J'ai bien plus préféré le fond de ce roman que sa forme, pourtant servi par une très belle écriture, très poétique. Mais j'espérais une histoire plus développée, une rélle relation entre Nicolino et le libraire. J'aurais aimé faire vraiment connaissance avec ce libraire atypique. Mais cela n'arrive jamais. Au lieu de ça, l'auteur a choisi de multiplier les extraits de grands classiques (Tolstoï, Sophocle etc), extraits lus par le libraire et écouté en cachette par le jeune garçon. On comprend bien les effets de ces extraits bien choisis et superbes sur l'adolescent, mais ils m'ont un peu laissée à cette histoire.
Par contre, la symbolique de ce libraire de Selinonte est très forte et exemplaire ! Ce court roman est un plaidoyé pour les livres, les mots, la culture, la curiosité, la Mémoire. Il démontre l'importance des mots dans la communication entre les hommes, et la nécessité de cette communication pour transmettre l'Histoire. Et là où les mots sont le plus utiles, c'est pour restranscrire les sentiments, les sensations. Non palpables, voilà des choses bien difficiles à mimer, où à montrer du doigts. Les mots, c'est la liberté, ce sont aussi les idées, les différences de chacun. Et oui, sans vocabulaire diversifié, ou quand on ne comprend pas les mots, difficile aussi de faire valoir ses droits alors que des tribunaux jugent de façon identitiques des cas considérés comme identiques car exprimés de façon identiques !
Bref, Roberto Vecchioni montre jusqu'où peut mener la bêtise, la peur de l'autre, de l'étranger, de la différence. Depuis longtemps, l"Homme est d'accord pour dire que la connaissane est la meilleure des luttes contre la dictature et le plein pouvoir. Refuser la différence, c'est ignorer la richesse de l'autre et donc s'appauvrir. Et pour connaitre l'autre et s'enrichire, il est imporant d'être curieux, de posséder un peu de connaissances et de maîtriser les mots !
Malgré un creux de vague au milieu du livre, la fin, entre fantastique et conte, est franchement jubilatoire !