65DAYSOFSTATIC
Taipei
Superball Records (2014)
Écouter un disque de 65daysofstatic c’est un peu comme aller demander à son cher voisin routier de gentiment nous mettre une petite branlée (en toute amitié) histoire de ne faire qu’un avec le mur ou à défaut, le carrelage du palier. Même je doit l’avouer, au risque de passé pour un aigris ou un jaloux, que malheureusement, je commençais à en avoir un peu marre des nouvelles compos du groupe. Finalement toutes composées de la même manière, à savoir des jolies mélodies agrémentées de grosses montées puissantes servies à gros coups de sons électros « glitch » torturés et saturés. Une recette qui pourtant à fait ses preuves et qui en live reste terriblement efficace. (Souvenirs d’un festival underground belge où les quatre anglais ont tout simplement bifflé le public réuni dans une petite salle des fêtes).
C’est donc avec une petite appréhension que j’ai décidé de laisser trainer une oreille sur leur dernier single. Et à ma grande surprise (et non pas à ma grande désillusion), le premier titre « Taipei » (figurant déjà sur leur dernier album « Wild Light ») est tout sauf chiant. Un très beau morceau même. Pas de subterfuges électro devenus à la longue presque agaçants. Le groupe laisse donc toute son énergie (et que son énergie) prendre possession de ce titre qui redonne ses lettres de noblesse au post-rock. Simple, efficace, beau, une franche réussite. Le seconde titre du single « Drone Not Drones » ressemble quant à lui au travail que les jeunes Anglais ont réalisé lors de la composition de la bande son « Silent Running». A savoir, un titre ambient (ou drone, maintenant vous savez, les hipsters écoutent du drone et trouve Sunn O))) cool… allez comprendre…), subtile, qui réussi ce pour quoi il a été composé, nous faire planer six bonnes minutes.
La sortie d’un single n’est, en règle générale, jamais une énorme nouvelle, mais il faut dire que la sortie de « Taipei » a au moins le mérite de nous rappeler que 65dos reste tout de même un groupe débordant de talent et qui, quand il le veut, peut déployer un créativité exemplaire, sans froufrous, paillettes et autres « glitchs » agaçants. Un disque qu’il est inutile de chercher chez votre disquaire / survivant / futur chômeur car n’étant disponible quand version digitale.
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