Avec : John Carpenter, Robert Carradine, Alex Datcher, Stacy Keach, Mark Hamill, Wes Craven, Sam Raimi, David Naughton, David Warner, Sheena Easton, Roger Corman, Tobe Hooper, Tom Arnold, Charles Napier...
Genre : Épouvante - Comédie.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 30.
Date de sortie : 19 décembre 1996 (diffusion sur M6).
Synopsis : Depuis la morgue, un médecin légiste nous raconte les histoires de trois cadavres : "La station-service" (une étudiante trouve un job d'été comme caissière de nuit dans une station-service alors que rôde un tueur en série), "La chevelure" (un homme obsédé par son début de calvitie subit une opération destinée à lui faire repousser les cheveux) et "L’œil" (après un accident, un joueur de base-ball se fait greffer l’œil d'un meurtrier).
Bande annonce originale
"Mort de cause naturelle... Cause naturelle... Toujours des causes naturelles... Je déteste les morts naturelles. Donnez moi une bonne grande blessure faite par un couteau rouillé à triturer !"
Je n'avais jamais entendu parler de "Body Bags - Sacs à cadavre" avant de commencer mon cycle consacré à John Carpenter. Et pour être honnête, juste en me fiant à la jaquette de mon dvd, j'avais même un peu peur du résultat. Pourtant, je savais qu'il fallait que je passe par là pendant mon cycle et c'est ainsi que j'ai enfin franchi le cap et que je me suis mis à visionner ce téléfilm divisé en trois parties.
Et le premier constat que je peux faire, c'est que j'avais tort de m’inquiéter. Certes, ce n'est pas exceptionnel mais j'ai adoré cette œuvre qui m'as fortement fait penser aux "Contes de la Crypte". Dès le début j'ai été pris dans le trip avec son logo John Carpenter façon MGM mais sans le lion et avec une tronçonneuse ainsi que la présentation de la première saynète par le même John Carpenter en médecin légiste déjanté qui prends ici la place du squelette des "Contes de la Cryptes". Les différents scénarios écrit par Billy Brown et Dan Angel m'ont vraiment beaucoup plu avec ce mélange assez efficace d'humour noir très léger et d'épouvante toute aussi légère mais efficace.
Le premier segment "La station service" nous mets lui aussi tout de suite dans le bain. J'ai beaucoup aimé son ambiance assez stressante où au final la peur vient surtout au début de la peur même de l’héroïne. Il ne se passe rien, elle stresse et le fait qu'elle se retrouve seule dans cette station service nous fait stresser aussi car justement, on sais aussi que le danger peut venir de partout. Finalement, il fallait s'y attendre, le grand danger finira par arriver. On ne comprendra pas vraiment les motivations de la personne qui s'en prendra à Anne (et j'en dévoilerais pas plus pour ne pas spolier) mais ça reste un plaisir coupable de voir ce genre de boucheries avec les facilités scénaristique qui vont avec.
Dans sa distribution justement, Anne est très bien interprété je trouve par Alex Datcher. L'actrice incarne très bien cette jeune étudiante un peu naïve, qui ne semble pas vraiment à sa place ici mais qu'on adore de façon coupable voir être terrorisé. Elle fait le job en tout cas et même si les réactions de son personnage peuvent apparaitre souvent grotesque, dans ce genre de programme ça fonctionne et je me suis amusé. Face à elle, il y à un casting pas dégueulasse non plus avec quelques guests assez prestigieux comme Wes Craven angoissant à souhaits en client qui veut des cigarettes, Sam Raimi qu'on aurait aimé voir plus tant son visage nous fait sourire ou encore David Naughton lors d'une scène assez drôle même si il en fait des tonnes. Quant à Robert Carradine, je l'ai bien apprécié aussi en Bill.
Dans la mise en scène, on sens aussi la patte de John Carpenter. Cette façon de nous placer ses personnages, de prendre son temps, de jouer sur l'ambiance pour créer une certaine tension. Ça marche très bien dans ce segment où la sobriété du cinéaste va s'avérer payante. La tension va s'accentuer au fur et à mesure et même si dans son traitement, on peut y reprocher un certain classicisme, je n'en demandais pas plus pour ce genre d'histoire. J'ai bien aimé aussi le clin d’œil à "Halloween, la nuit des masques" en plaçant l'intrigue à Haddonfield.
Malgré sa certaine légèreté, ce premier segment montre un aspect assez sombre avec un final bien sanglant (même si on souris devant l'excès assumé du délire). Après un détour rapide de nouveau à la morgue, on attaque ensuite avec le second segment "La chevelure". Celui ci se démarque tout de suite du premier. L'humour y est beaucoup plus prononcé et même si il prends son temps également avant de s'envoler, c'est vers la fin que le fantastique va prendre le dessus. Moins stressant que le premier segment, j'ai en tout cas trouvé très sympathique cette satire de notre société sur l'apparence et l'importance que l'on donne aux regards des autres.
Au casting, ça m'as vraiment fait très plaisir de retrouver Stacy Keach qui avait marqué une partie de mon adolescence avec sa série télévisée "Mike Hammer". Ici, il s'en sors très bien dans la peau de Richard Coberts. Il cabotine à fond, joue avec tout les excès de son personnage mais cela m'as plu. Son rôle est tellement bourré de clichés et c'est tellement assumé que cela m'as amusé. Il porte vraiment le segment sur ses épaules en tout cas même si le reste des acteurs s'en sortent bien eux aussi comme David Warner en Docteur Lock ou encore Deborah Harris en infirmière. J'ai bien aimé aussi Sheena Easton pour Megan même si son personnage sonne creux et qu'on aurait peut être pu l'exploiter un peu plus.
Pour cette deuxième mini intrigue, John Carpenter repasse derrière la caméra et là encore, on reconnait un peu son style je trouve. C'est toujours ce segment que l'on retiendra dans sa filmographie mais vraiment, j'ai eu la sensation qu'il s'était quand même beaucoup amusé dans ce projet. Il à vraiment su pousser son délire jusqu'au bout et même si les effets visuels apparaissent un peu kitsch et/ou douteux, cela donne encore plus de charme à cette partie en le rendant encore plus drôle. J'ai bien aimé aussi la musique que l'on à exploité ici.
Le troisième et dernier segment "L’œil" (juste après un autre interlude à la morgue) est peut être celui qui m'as le moins plu. Pourtant, il est assez bon lui aussi et reste dans la même veine mais c'est celui avec lequel j'ai eu le moins d'affinités sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi. L'intrigue est pourtant assez marrante même si elle s'avère encore plus prévisible que les deux précédents segments mais je sais pas, j'ai eu moins d'affinités avec ce héros et son aventure. Peut être justement que cette sensation de savoir tout ce qui va se passer m'as un peu dérangé mais il en reste pas moins pour autant très plaisant à suivre et dans la parfaite continuité du programme.
Si j'ai pas eu de grosses affinités avec le héros principal, c'est aussi parce que le jeu de Mark Hamill en Brent Matthews est loin de m'avoir convaincu. Autant en Luke Skywalker dans la première trilogie "Star wars" je trouvais qu'il avait le physique de l'emploi (l'habitude de voir les films en boucle aussi peut être...) autant là, j'ai eu un peu plus de mal et je dis pas ça à cause de la moustache. Il reste sympathique mais il a pas réussi à totalement me passionné malheureusement. Le reste des acteurs non plus en même temps ne m'ont pas marqué plus que ça même si je trouvais agréable la présence de Roger Corman en Docteur Bregman et Charles Napier en manager d'une équipe de baseball.
L'ultime segment change de regard derrière la caméra. Après John Carpenter, c'est cette fois ci le tout aussi mythique Tobe Hooper qui prends les commandes. Lui aussi est en terrain connu et il livre une mise en scène plutôt cohérente et dans la continuité également. Pourtant, on sens qu'il s'agit là d'une autre ambiance, d'une autre empreinte dans le visuel. Ça reste tout aussi sobre et efficace avec une bonne recherche de plans mais Tobe Hooper à su donner un peu de son identité dans sa partie. C'est pas plus mal car ça redonne un petit coup de peps pour ce final et même si l'ambiance m'as peut être moins plu, elle est quand même bonne avec un côté sans doute un peu plus sanglant que j'ai apprécié aussi.
Ses trois différents segments sont en tout cas bien entrecoupés par des scènes dans la morgue qui sont très jouissive et dont les répliques de John Carpenter (qui les réalisent également) m'ont bien fait rire jusqu'à son épilogue finale excellent qui nous permet de voir à l'écran Tobe Hooper et Tom Arnold. Dans l'ensemble, j'ai en tout cas beaucoup aimé les différents décors qui sont bien exploités ainsi que les effets visuels qui jouent beaucoup sur la surenchère pour rester dans le côté divertissement. La musique composée par John Carpenter et Jim Lang est elle aussi très agréable. J'ai bien aimé par exemple l'utilisation de "Almost cut my hair". Sinon, il n'est pas crédité au générique donc je ne sais pas vraiment sur quoi donner mon avis car je ne sais pas sur quelle partie de ce programme il à travaillé mais notons qu'avec John Carpenter et Tobe Hooper, Larry Sulkis aurait aussi participé à la réalisation.
Pour résumer, j'avais aucune craintes à avoir face à ce "Body Bags - Sacs à cadavre". Grand amateur dans ma jeunesse des "Contes de la cryptes", j'ai eu l'impression de revenir des années en arrières et de retrouver cette époque de ma vie où ce genre de programme me plaisait énormément. Très cohérent les uns avec les autres et bien mis en avant par des scènes dans la morgue, le spectacle proposé m'as en tout cas énormément plu au point que je regrette même qu'il n'y ait pas plus d'épisodes (du moins à ma connaissance). C'est maladroit, ça joue dans la surenchère, ça à pris un petit coup de vieux avec une épouvante qui fait sourire mais ça fonctionne sur moi et même si ce n'est pas parfait, j'ai quand même passé un très bon moment. Je pourrais revoir ce divertissement avec grand plaisir en tout cas et moi qui avait à la base quelques craintes, je ne regrette absolument pas maintenant d'avoir investit dans le dvd. A voir pour le fun si vous en avez l'occasion.
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