Une maman entre amour, doutes et paradoxes

Publié le 28 mars 2014 par Annesoa @bullabebe

J'ai été élevée dans une famille où il y avait des limites. Une famille dans laquelle on ne chipotait pas sur la politesse, le respect des adultes, on débarrassait le lave-vaisselle (si possible sans lever les yeux au ciel), on devait obéir sans (trop) discuter, mettre la table, faire ses devoirs avant d'aller jouer, ou encore ne pas rester vautrée devant la télé pendant les heures. Une famille qui ressemble à beaucoup d'autres, j'en suis sûre.

Ça, c'était pour la théorie, et pour ce dont je me souviens. Et autant vous dire que tous ces préceptes ont bien évidemment été passés à la moulinette de mon caractère bien trempé et de mes envies d'autonomie... Une statue à la gloire de mes pauvres parents, please ! ♥

Mes toutes premières années par contre, je ne sais pas vraiment comment mes parents m'ont éduquée. M'ont-ils consolée pendant des heures quand je ne voulais pas dormir? Cédaient-ils à mes caprices? Restaient-ils fermes et en cohérence avec leurs principes?

Avant d'être confrontée à ma propre maternité, quand je me projetais en tant que parent, j'étais plutôt convaincue que je serai ferme, stricte, que je ne transigerai pas sur les caprices ni sur l'heure du coucher... Bref, vous l'aurez compris, je suis en plein dans l'adage "Avant j'avais des principes, maintenant j'ai des enfants" (enfin un enfant... qu'est-ce que ce sera quand il y en aura deux...).

Et depuis que ma fille est née, je me rends compte que je fonctionne surtout à l'instinct, même quand cet instinct contredit ce que martèle ma raison.

Et finalement, je n'en finis jamais de me remettre en question. Alors que je satisfaisais tous les besoins de maternage de PetitChou quand elle était tout bébé sans me poser trop de questions, je sais qu'aujourd'hui elle prend un malin plaisir à nous rendre chèvres parfois, tantôt à coup de regard malicieux et sourire en coin, tantôt à coup de déterminisme ascendant bélier. Elle affirme son caractère, teste nos (ses) limites, apprend à concilier avec le monde qui l'entoure. Elle grandit et notre rôle de parent ne se résume plus au simple soin, au maternage proximal des débuts...

Aujourd'hui, je me prends en pleine face la responsabilité d'éducation qui nous incombe.

A nous de trouver notre équilibre familial, nos propres limites, notre cohérence éducative. Personnellement, je ne m'imagine pas en matriarche hurlante, je penche plutôt du côté de l'éducation bienveillante. Ce n'est pas pour autant que je refuse de gérer le conflit. Je sais bien qu'il y a des choses sur lesquelles il n'est pas question de transiger (la sécurité, les règles élémentaires du "bien-vivre-ensemble") mais la laisser pleurer, non, c'est au-dessus de mes moyens...

Alors quand, comme hier soir, nos tentatives de coucher restent vaines et qu'on la laisse dans son lit, et qu'elle hurle, je ne peux résister à l'appel de ma chair. Ce sentiment de culpabilité qui me tort les boyaux. Ma toute petite qui réclame notre attention.

Mal-être, douleur, caprice ou simplement besoin d'un câlin supplémentaire? Je n'arrive pas toujours à faire le tri. Je sais seulement qu'une Nième berceuse a fini par l'apaiser et qu'elle s'est endormie.

Et moi, j'ai passé ma soirée avec mes doutes, mes questions, la certitude que je ne connaîtrai jamais le mode d'emploi mais que j'aurais fait du mieux dont j'étais capable.

♥♥♥