Le nouveau job

Je venais de quitter la Maison Louis Feraud, sans trop de regret, avec l'espoir de me retrouver un job dans ce domaine.
Je n'allais pas attendre très longtemps puisque Gérald avait un collègue dans la troupe d'artistes du spectacle de La Grande Eugène qui me fit une proposition,
Il avait un ami qui possédait une société consistant à la réalisation et commercialisation de dessins textiles.
Les années 70 étaient très propices et tendance aux imprimés, la demande était de plus en plus grande.

Je me présentais chez ce futur nouveau patron, Eric, le dossier de dessins sous le bras que je lui présentais. Il approuva et m'engagea.
C'était l'idéal, le studio se trouvait rue Daunou, juste à côté du théâtre du même nom, proche de l'Opéra et de la rue de la Paix, pas très loin de mon domicile, je pouvais m'y rendre facilement sans avoir recours aux transports en commun.

Dés mon arrivée je fis connaissance de toute l'équipe qui m'adopta très vite.
J'étais la petite dernière et la plus jeune.
Un charmant garçon, William, le plus âgé de l'équipe, me prit sous son aile afin de m'orienter et me conseiller vers des réalisations un peu plus commerciales, il était en quelque sorte le dirigeant de l'équipe, et je n'étais pas encore très expérimentée.
C'est ainsi que je découvris la réalisation de dessins ou peinture, non seulement sur papier mais également sur feuille rhodoïd.

A cette époque, j'avais gardé une amitié avec Per Spook, toujours directeur artistique chez Louis Feraud.
Il me présenta Alain Divert, un de ses amis, qui allait devenir par la suite un des grands coiffeurs des défilés de haute-couture.
Il me suggéra une nouvelle coiffure. J'hésitais mais acceptais finalement de sacrifier ma longue chevelure brune pour une nouvelle coupe.
Je ne savais pas quoi penser de ce nouveau style qui pourtant n'était pas sans déplaire.

Lorsque j'arrivais le lendemain au studio, la surprise fut des plus agréable puisque toute l'équipe approuvait ce changement, et William qui possédait et emportait toujours avec lui un appareil de photographe professionnel, son passe-temps favori, me fit aussitôt une série de photos.

De toute cette série de photos très réussie, il ne me reste qu'une seule photo un peu abîmée hélas. Les autres se sont égarées je ne sais où.

Je n'allais finalement rester qu'un seul trimestre avec cette charmante équipe.
Eric m'annonça un jour que mes réalisations de dessins étaient décidément trop "couture" et absolument pas commerciales, il est vrai que mon style de dessins bien particulier n'avait rien à voir avec les réalisations des autres personnes composant l'équipe.
Je décidais de les quitter avec un peu de regret, mais je savais qu'une fois de plus je n'allais pas rester inactive.
Une belle surprise se préparait et allait me faire rentrer à nouveau chez un couturier de l'avenue Montaigne .........