La poésie, celle que je lis et celle que parfois je m’essaie à écrire, m’aide à regarder les choses de manière plus attentive, me permet de mieux écouter les voix et les destins des personnes. Encore plus aujourd’hui, je crois que ce pouvoir particulier de la parole poétique dépend avant tout du fait qu’elle est aussi marginale, aussi exilée, aussi hors jeu, aussi inutile et aussi invisible. C’est précisément à cause de cela qu’elle sait voir et sait écouter ; et quand elle parle, elle le fait d’en bas, à partir d’une expérience quotidienne commune et partagée.
Fabio Pusterla, Dortoir des ailes, Traduction : Claude Cazalé Bérard, Ed. Calligrammes – Bernard Guillemot, p. 50
[choix d’Antoine Emaz]