La trace du silure par Sylvain Forge

Après le Vallon des Parques (Éditions du Toucan, version poche février 2014), un polar crépusculaire dans le Vichy des années d’Occupation, j’ai souhaité une chronique plus contemporaine. Elle reprend quelques fondamentaux de la Ligne des Rats (Éditions Odin, 1999) mon premier opus : une pointe d’écologie (cette fois-ci, la souffrance vécu par les électro-hypersensibles), un soupçon de high-tech (comment les enquêteurs exploitent les réseaux sociaux) et toujours l’Histoire à laquelle se heurtent des destins individuels.
La trace du silure (Éditions du Toucan, février 2014) se déroule à Nantes, où j’habite depuis plusieurs années. Le personnage principal est une femme, Isabelle Mayet, capitaine de police au 36 Quai des Orfèvres, qui doit muter dans la Cité des Ducs pour venir s’occuper de sa mère, veuve et malade d’Alzheimer.
C’est l’histoire d’une jeune quadra qui peine de ne pas avoir d’enfant et qui doit se soucier d’une vieille mère que la démence progressive a ramenée dans une prime jeunesse.
Tout commence par un cadavre, un stylite des temps modernes, retrouvé mort dans un blockhaus datant de la Seconde Guerre mondiale. La scène se passe sur une île sauvage au milieu de la Loire (elle existe vraiment : l’île Héron). Dans cette affaire, rien n’est vraiment ordinaire. Ni le mort, ni les causes de son trépas. Les apparences sont trompeuses. Bien des secrets dorment sur les bords de Loire, profondément enfouis dans la vase.
J’ai voulu un récit aqueux, où la pluie tombe sans discontinuer. La Loire est omniprésente, tout se déroule à côté, dessus ou dessous.
À la fois polar authentique, j’ai accordé beaucoup d’importance au réalisme des procédures, mais résolument thriller, La trace du Silure offre une plongée dans les mystères de Nantes.
La ville où il fait bon vivre a aussi sa part d’ombre…