Je buvais un verre avec un pote et nous parlions de rencontres.
Nous étions allés, il n’y a pas si longtemps, à une soirée.
A ces soirées, j’avais cru comprendre que quelques jeunes hommes avaient montré un intérêt certain envers ma personne.
On en riait avec mon pote, lui me taquinant parce que je n’avais pas donné suite. On délirait là dessus et il me fit remarquer que j’aurais pu partir avec l’un d’eux pour me livrer à des galipettes de toute beauté.
Moi je me marrais et je lui expliquais pourquoi je n’avais pas donné suite.
Et puis j’ai rajouté que de toute façon, n’ayant pas prévu le coup : "ma pilosité diverse et variée du moment" à des endroits stratégiques, aurait pu faire fuir le plus téméraire des jeunes hommes ah ah ah ah ah. Je rigolais bien en lui disant ça ah ah ah. Sauf que lui, ça l’a pas fait rire du tout. Il a même très légèrement grimacé et a eu une expression qui ne laissait pas planer le doute sur le fait qu’il avait visualisé "mon histoire de pilosité".
Voyant qu’il avait un peu trop marché par rapport à mon "gag". J’ai très vite dit que c’était pas tout à fait vrai, que c’était tout de même pas la forêt amazonienne hein. Que c’était en grande ligne une blague, que je fais attention hein.
Un peu plus tard, je rentrais et je repensais à ce moment de la conversation. J’avais le sentiment de m’être sacrément justifiée en fait. Et je me suis demandée foncièrement ce qu’il y avait de si gênant dans le fait d’avoir des poils sous les aisselles, sur les jambes et au niveau du sexe. J’ai tout de suite pensé société, dictature du poil, le fait que les corps que l’on voit sont en majorité dépourvus de toute pilosité, volonté de faire comme tout le monde, de ne pas vouloir sentir le regard étonné ? Dégoûté ? Choqué ? Amusé d’autrui ?
Oui ok, ça c’est en global. Mais moi. Moi. Pourquoi je fais comme tout le monde ?
En plus, je trouve ça chiant, pas pratique, douloureux, j’ai parfois l’impression de m’imposer un truc pas forcément par goût perso, mais plutôt parce que je suis la tendance. Mais ne pas sous-estimer la force de l’habitude, dès que la pilosité devient un peu trop présente, plaf je coupe court( bonjour jeux de mots pourraves ;-)). Physiquement aussi, j’ai la sensation de plus transpirer lorsque mes poils sous les aisselles existent un peu trop à mon goût. Et puis, je pense que j’assumerais pas les regards.
J’ai pourtant côtoyé des personnes qui ne s’épilaient pas et ça me choquait pas du tout. Je m’en foutais. J’ai repensé à ce selfie de Madonna où et à un Tumblr où des jeunes femmes postent des photos de leurs aisselles poilues (c’est très joli, j’aime bien et c’est décomplexant).
Il y a cet article de l’Express qui dit en substance que le poil revient à la mode, mais bon j’y crois pas trop. Encore une tendance histoire d’en créer une.
Ouais franchement, je trouve ça couillon. Au final, je me suis dit qu’il faudrait un jour que je laisse pousser. Bah ouais, ce serait un sacré défi à relever. Foncièrement que se passerait-il ? Peut-être des regards surpris au pire, mais on me jettera pas de cailloux de rejet quand même.
J’y pense, mais c’est pas pour tout de suite hein. Pour l’instant, rasoirs, crème dépilatoire et bandes de cire restent mes potos.
Maaaaaaiiisss, je projette de faire cette expérience perso pour me détacher du regard d’autrui.
Et vous les gens, vous en êtes où question poils ?
Ps : voici les sites dont je parle dans l’article. Allez y pérégriner, c’est intéressant :
Article de l’Express : 2014 : le retour en grâce du poil pubien.
Le Tumblr des filles avec des aisselles poilus : hairy Pits Club.
Madonna et son aisselle
014: le retour en grâce du poil pubienEn savoir plus sur http://www.lexpress.fr/styles/beaute/2014-le-retour-en-grace-du-poil-pubien_1316156.html#p3gUMsWGXiW2kZ6S.99