Giorgio di Matteo ou Giorgio da Sebenico, Giorgio de Šibenik, Giorgio Orsini da Sebenico, ou encore, seulement Giorgio Orsini mais également, en français Georges le Dalmate et en croate Juraj Dalmatinac… tous ces noms désignent le même homme, un sculpteur médiéval d’origine dalmate qui a laissé quelques traces à Venise.
Georges le Dalmate est probablement né vers 1410 à Zara (aujourd’hui Zadar, en Croatie), qui dépendait alors de la République de Venise.
Il partit encore jeune pour Venise.
Il a reçu sa première éducation à Venise, dans l’atelier de Giovanni et Bartolomeo Bono, pour lesquels, en 1430, a contribué à sculpter les décorations de la Porta della Carta du Palais Ducal.
Une analyse comparée de ses premières œuvres donne à penser qu’il fit preuve très vite d’originalité, et qu’en dehors de détails architecturaux, il apprit peu de choses de ses maîtres ; très vite, il ne fut plus pour eux qu’un compagnon itinérant, voire un associé, certains spécialistes spéculent même, que pour les sculptures de la Porta della Carta, il était plus comme un sous-traitant que comme un interprète des maîtres. Selon cette hypothèse, peuvent être attribuées à George de Šibenik au moins les statues des vertus de la Tempérance et la Force, éléments clés de la porte vénitienne, ainsi que les angelots, les cadres mouvementés de feuilles d’acanthe et les anges du couronnement. L’Arco Foscari, également au Palais Ducal serait également de sa conception et de sa main.
Selon Vasari, Giorgio di Matteo était un disciple de Filippo Brunelleschi. Cela expliquerait les similitudes entre les sculptures de Jacopo della Quercia et celles de George de Sibenik.
À Venise il épousa Elisabetta Da Monte (fille d’un drapier vénitien, Gregorio da Monte), qui lui apporta en dot quelques maisons dans Venise.
En 1441, alors qu’il résidait toujours à Venise, Georgio fut rappelé à Šibenik où on lui confiait la construction de la Cathédrale Saint-Jacques, il était âgé d’à peine vingt-cinq ans. La cathédrale Saint-Jacques de Šibenik, un travail si important, n’aurait pas été confiée à un artiste si jeune si jusqu’à ce moment-là n’avait rien fait de plus que de réaliser les projets d’autres.
On lui accordait la permission de retourner à Venise pour un séjour de deux mois tous les deux ans, à la condition cependant qu’il n’y travaille à aucun autre chantier que ses propres maisons. Finalement, il travaillera au chantier de la cathédrale de 1441 à 1473, avec des interruptions liées à la vie du chantier, aux manques de subsides et sans doute à un incendie.
De 1451 à 1459, il résida à Ancône et ne revint que plus tard à Šibenik.
V. Miagostovich estime qu’il a dû mourir à Šibenik vers le 10 novembre 1475