Une critique de L’étranger ou le pari de l’autre…
Le prince de l’ethnopsychiatrie publiait il y a un mois un petit livre singulier où sont abordées les notions d’étranger et d’altérité. L’étranger ou le pari de l’autre est un court texte surprenant par son angle d’attaque, son écriture, et son érudition.
En ces temps de campagnes électorales permanentes où la gauche critique la droite et où la droite fait de même, en ces temps où il devenu socialement risqué d’être contre, en ces temps où la rencontre de l’autre est devenue obligatoire et par là même vidée de son sens, le terme « étranger » s’emploie à toutes les sauces. L’étranger est toujours politique. Qu’il soit une voix récupérable, ou un ennemi fédérateur, il est condamné à rester lui-même. Qu’il s’assimile complètement ou qu’il s’intègre en imposant ses traditions, il sera toujours mal vu et restera étranger.
Or l’étranger est toujours un semblable. C’est la première vertu du livre de Tobie Nathan.
Nous rappeler que celui que l’on nomme « étranger » est toujours semblable à nous, des « semblables qui habitent ailleurs, dans d’autres lieux, dans d’autres langues- des semblables tout de même ! » (p.12)
Tobie Nathan nous parle des cultures où « l’autre » celui qu’il appelle « l’invisible non humain », a une place de choix parmi les vivants…