En Bretagne, on aime bien dire qu’on est « au bout du monde ».
Et c’est encore plus vrai sur une île comme celle de Molène – où l’on se sent Breton avant d’être Français. L’Europe est loin ; et la population a du mal à se renouveler. La faute au manque d’activités économiques, à l’isolement, au manque d’infrastructures suffisamment séduisantes pour mener une vie de famille ; encore qu’il y ait une école primaire et que les enfants peuvent suivre une scolarité tout à fait normale jusqu’au Lycée. Mais la bibliothèque est fermée, et les tempêtes sont fréquentes.
Il n’y a pas besoin d’aller loin de Paris pour se sentir complètement dépaysé. 5h de train vers Brest et une heure de bateau jusqu’à l’île de Molène ; petit bout de terre (0,72 km2) où, contrairement à sa cousine de Ouessant (15,58 km2), les voitures n’ont pas droit de citer. Peu de moutons, beaucoup de lapins, des cabanes sans eau courante ni électricité et des résidences secondaires tout confort qui s’efforcent, rarement, de respecter une certaine homogénéité visuelle.
Facile de s’y trouver seul, facile de s’échapper d’un bruit quelconque pour ne retrouver que la mer et le cris des goélands. Facile, d’y tutoyer un inconnu passant qui nous invite à boire un coup, à partager un bout de saucisse ou qui nous invite à tempêter contre telle famille qui, il y a vingt ans, à fait ceci, à oublié cela, et patatra. Facile, d’y être trempé par une marée capricieuse, d’y voir des poissons, des dauphins, ou même des phoques.
On y brandit la saucisse comme une fierté locale ; on y parle des marées, des filets et des poissons, des patates à planter pour éviter de les ramener « du continent ». On accueille le beau temps comme un cousin lointain qu’on aime, et qui prend toujours assez vite la poudre d’escampette ; comme s’il ne se sentait pas chez lui ici, entre deux côtes bretonnes ; où le brouillard et le crachin, le gris et les vents dominent.
La bibliothèque municipale, fermée.
Un marin-pêcheur
Le tour de l’île se fait en un peu plus d’une heure
Vue sur le port
Sur le port
Vue de l’île
Des résidences secondaires
Les filets de pêche
La marée
Le port de l’île. Aujourd’hui, il n’y a plus que cinq marins-pêcheurs vivant sur l’île ; les autres viennent de Brest tous les jours, avec le ferry.
Les histoires de famille et le passé occupent une place prépondérante dans les relations humaines sur Molène.
Dans le bar La Recouvrance
Des résidences secondaires
Des fresques murales, près du port
Erwan, tenancier du seul hôtel de l’île et gérant du bar La Recouvrance
Molène – 190 habitants à l’année, 210 résidents secondaires. Les jeunes en âge d’aller au collège se comptent sur les doigts d’une seule main.