Chercher le lavoir du Châoué n'est peut-être pas chercher une aiguille dans un tas de foin car Foug n'est pas un tas de foin, mais on aurait pu tourner longtemps dans le dédale des rues de la localité avant de le trouver.
Nous avions décidé de nous garer en haut l'étroite rue centrale (qui pour mémoire s'appelle rue F. Mitterrand). Apercevant 3 jeunes femmes devant une petite bâtisse carrée, siège des Francas, elles nous apprennent que la petite bâtisse qui héberge leur association est un ancien abattoir et que le lavoir que nous cherchons se trouve juste au-dessus, sous l'ex RN4. Ses eaux alimentaient aussi un gayoir aujourd'hui comblé et à nettoyer les abattoirs. On imagine...
Le lavoir, comportant 4 auges supérieures et 4 auges latérales, est à l'abri des châouées (*) dans une arche sous le contournement de Foug, (l'ouvrage date du milieu du 19ème) faite de beaux moellons très probablement en pierre d'Euville.
Un peu plus bas, sur la gauche, au bout de la petite rue Serrière, un autre lavoir un peu plus traditionnel nous rappelle que la lessive se faisait il n'y a pas si longtemps à la cendre. L'eau suinte sur un mur tapissé d'Hépatique des fontaines (Marchantia polymorpha) et de fougères et alimente 3 bassins inférieurs en enfilade, les bassins supérieurs ayant hélas été comblés pour être "fleuris".
(*) En parler lorrain, une "châouée" est une grosse averse. On comprend que les laveuses, œuvrant les bras dans l'eau froide, n'avaient pas envie de se prendre en plus la pluie sur la tête, ce qui explique que les lavoirs lorrains sont couverts, contrairement à ceux d'autres régions. Le toit de ce lavoir est pour le moins original et probablement unique en son genre. J'ignore à quoi servaient les corbeau à la base de la voûte.