Transparency International France est la section française de Transparency International (TI), une organisation de la société civile qui se consacre à la transparence et à l’intégrité de la vie publique et économique, en particulier la dénonciation de la corruption.
Dans une déclaration commune rendue publique en février dernier, sept entreprises membres de Transparency International France, ont apporté leur soutien aux actions conduites par l’association depuis 5 ans sur les enjeux de transparence et d’intégrité du lobbying :
Bnp Paribas,
Credit Agricole,
L’Oreal,
La Française des Jeux,
La Poste,
Pernod Ricard
et Tilder.
Elles s’engagent ainsi à promouvoir un lobbying transparent et intègre.
A court ou moyen terme, et si elles ne l’ont pas déjà fait, ces entreprises s’exhortent notamment à :
- définir une charte de lobbying responsable propre à leur entreprise;
- développer une politique de lobbying responsable, en cohérence avec leurs engagements publics, notamment en matière de développement durable, de responsabilité sociétale d’entreprise, d’éthique et de lutte contre la corruption;
- être transparent sur l’organisation de leurs activités de lobbying;
- rendre publiques leurs principales positions communiquées aux décideurs publics ainsi que les positions communes défendues par nos fédérations professionnelles (quand elles existent) ;
- ne transmettre aux responsables publics que des informations ou arguments fiables, vérifiables et actualisés;
- respecter les autres parties prenantes qui peuvent avoir des positions divergentes;
- rendre publiques, le cas échéant et dans les pays où la réglementation les autorise, les contributions aux partis politiques;
Retrouvez le texte complet de la déclaration :
http://www.transparency-france.org/ewb_pages/div/Declaration_commune_lobbying.php
Coup de canif en Allemagne
Si ces 7 entreprises prennent date publiquement devant toutes leurs parties prenantes, elles doivent avoir conscience qu’elles s’exposent à la vindicte en cas de non-respect de leurs chartes.
A cet égard, Transparency International a déjà connu une crise majeure en Allemagne, lorsque l’un de ses partenaires, le groupe Siemens, s’est retrouvé embourbé dans une affaire de corruption à grande échelle impliquant plusieurs centaines de personnes.
Alors que TI a découvert le scandale dans la presse, TI Allemagne a rompu le 15 décembre 2006 ses relations avec Siemens.
Depuis le groupe munichois a été lourdement condamné en Allemagne et aux Etats-Unis, un pays, où il risquait d'être exclu de tous les appels d'offres... A la suite de cette affaire, le ministère de la Défense norvégien avait même annoncé en décembre 2007 qu’il ne travaillerait plus avec Siemens. Même le Nigeria, un des pays les plus corrompus au monde, selon Transparency International, avait décidé de boycotter le groupe allemand.
Mise en péril, la multinationale s’est résolue à remanier complètement ses organes de direction et à adopter les principes d’une bonne gouvernance. Pour remonter la pente, Siemens s’est entouré de consultants tels que Michael Herschman, président du Fairfax Group et co-fondateur de Transparency International.
Fin 2009, la firme allemande a lancé la Siemens Integrity Initiative, qui comprend un important volet formation.
Pour aller plus loin :
Créée en 1995 et présidée depuis 2003 par Daniel Lebègue, ancien directeur du Trésor, Transparency International France, ou « Transparency France », est une association de type loi 1901 qui comprend des membres individuels et des personnes morales membres (entreprises, associations). Les missions que s’assigne l'association sont menées à bien grâce au concours bénévole de ses membres ainsi qu’au travail de cinq salariés permanents.
Le budget 2013 tournait autour de 254 000€. Les cotisations des membres apportent l’essentiel du financement.
TI France a pour objectif principal de contribuer à améliorer significativement, dans notre pays, la gouvernance publique et privée en termes de transparence, d’intégrité et de responsabilité. Ceci passe notamment par une action résolue de prévention et de lutte contre les différentes formes de corruption, le blanchiment de l’argent sale et les divers types de fraudes.
L'ONG entend contribuer au développement de comportements éthiques, citoyens et responsables et, ce faisant, aux conditions de la confiance entre les différents acteurs de la société.
Sur mon blog :
Juin 2011 : 72 entreprises font pression sur Bruxelles pour une politique climatique plus ambitieuse
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2011/06/72-entreprises-font-pression-sur.html
Novembre 2010 : La pratique de plaidoyer de 3 ONG (Amnesty International Section France, ATD Quart Monde et le Secours Catholique) qui luttent contre l’exclusion et la défense des droits de l’homme a été étudiée par Christèle Lafaye, juriste au Secours Catholique.
http://ong-entreprise.blogspot.fr/2010/11/le-lobbying-continue-susciter-des_03.html
Un livre qui vient de paraître (que je n’ai pas lu)
Rebuilding trust: How Siemens atoned for its sins. The Guardian. 26/03/2012 http://www.theguardian.com/sustainable-business/recovering-business-trust-siemens
Fin