POLITIQUE > Municipales 2014 - Coup dur pour François Hollande

Publié le 27 mars 2014 par Fab @fabrice_gil

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Les Français sont 79% à souhaiter un remaniement ministériel et 69% à désirer un changement de Premier ministre, selon un sondage BVA pour l'Express, Orange, France Inter et la presse régionale diffusé lundi, des pourcentages, observés avant que les Français n’aient connaissance du vote sanction pour Jean-Marc Ayrault et le président François Hollande au premier tour des élections municipales.Photo prise le 19 février 2014/REUTERS/Philippe Wojazer


Coup dur pour le gouvernement après le vote sanction de dimanche et le désordre de l’entre-deux tours : le chômage remonte. De fait le Président Hollande prépare remaniement, geste fiscal et sonne la mobilisation.
À l’heure du conseil des ministres, entre sourires coincés, salutations lointaines aux caméras et petits conciliabules privés, l’entrée des ministres à l’Élysée pavoisé de rouge chinois, ressemblait hier à une procession de condamnés aux travaux forcés préparant leur paquetage. Le chômage se hisse sur un sommet jamais atteint, un pic de pollution monte dans le ciel de Paris et les nouveaux radars font dégringoler les PV. Malgré les 50 achats chinois d’Airbus, de saucissons du terroir et autres spécialités made in France, les nouvelles du jour n’étaient pas de nature pour un ministre en emploi précaire à rester calme au milieu de cet entre-deux tours poisseux pour la majorité. Sa grande foire aux fusions avec d’autres listes de gauche s’est fourvoyée ici et là dans des coups foireux, des triangulations fumeuses d’accords à géométrie bancale et autres 117 excentriques quadrangulaires.
Le président Hollande a donc parlé hier à ses ministres avec les mots d’un maire socialiste cerné dans sa citadelle. "Le gouvernement doit écouter les Français et tirer une leçon en œuvrant au redressement avec plus de force et de justice sociale." Son ex-concurrente au PS, Martine Aubry va plus loin : "Il y a une véritable impatience et même une colère de la part de certains face à une politique qui n’est pas comprise." Donc mal expliquée. L’après municipales commencera par un remaniement "Si on n’a qu’un front du refus du FN et un remaniement à proposer, on ne réveillera pas les abstentionnistes" avertit le député Christophe Borgel, chargé des élections au PS. Aussi l’Élysée a annoncé un geste fiscal à l’adresse des ménages les plus modestes touchés par les hausses d’impôts de 2013. "On a donné le sentiment qu’on demandait des efforts aux familles pour aider les patrons" déplore le président du Sénat Jean-Pierre Bel. L’après municipales corrigera la tendance, annonce François Hollande.
Sur le terrain, les candidats sonnent aussi l’alarme de la mobilisation du gauchiste déçu. Comme à Toulouse, Quimper, Marseille, des permanences se sont transformées en véritables plateformes téléphoniques où, listes électorales sous les yeux, les militants bombardent de messages ceux qui n’ont pas voté pendant que les candidats se lancent dans des marathons de porte-à-porte.
À l’UMP, on se méfie de la capacité du PS à remobiliser. "La dynamique est pour nous, mais rien n’est acquis. Nos candidats doivent expliquer localement aux abstentionnistes et aux électeurs ayant exprimé leur colère par du vote FN que nous apportons des réponses politiques à l’échec de la gauche encore traduit par les chiffres du chômage. Au niveau national, le job a été fait", réplique le vice-président de l’UMP Guillaume Peltier. La parole des ténors a été plus rare hier sinon pour confirmer la stratégie du ni gauche ni Front national. "Nous avons exclu ceux qui se sont ralliés ou ont appelé à un vote pour le FN et nous ne soutenons pas les listes divers droite qui s’allient avec le FN. On ne peut quand même pas sanctionner des candidats qui se disent de droite mais n’adhèrent pas à notre parti" rappelle le député de la Drôme Hervé Mariton.
Le parti de Marine le Pen lui aussi met le paquet sur le terrain dans les 315 communes où il est qualifié pour le second tour. Galvanisés par le succès du premier tour et la perspective d’entrer dans les conseils municipaux, ses candidats entendent majorer leurs scores comme lors des élections partielles de 2012 et 2013.FG