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Sous surveillance par Dorothée Lizion

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir

L’idée de Sous surveillance est partie d’une expérience scientifique que j’ai lu dans un journal dédié à la génétique, il y a trois ans à peu près. Pour pallier à la bioéthique qui freine les recherches sur les embryons, notamment les cellules-souches, les scientifiques ont eu l’idée de manipuler un ovule fécondé de manière à donner un « faux » embryon. Je n’entre pas dans les détails car toute l’intrigue est là, mais disons simplement que cet ovule trafiqué n’est plus, d’un point de vu biologique, considéré comme « humain ». Fait suffisant pour ouvrir toutes les éprouvettes aux généticiens à condition de tuer l’embryon au bout de 14 jours.
Alors, imaginez le scénario fou qui a pu éclore dans ma petite tête… Et si on ne le tuait pas cet embryon, que deviendrait-il ? Et si cette manipulation génétique était légèrement modifiée pour servir un autre projet, pas médical cette fois-ci, mais militaire ? Et si, et si…
L’intrigue s’est montée progressivement. Je me suis plongée dans la rédaction tout en répertoriant la documentation nécessaire sur la biogénétique, entre autre. Je voulais que la base scientifique se rapproche au mieux de la réalité afin que la fiction qui en découle, quelque fois à la limite du surnaturel, en devienne d’autant plus troublante, voire terrifiante. J’aime quand tout se tient, quand tout est bien ficelé et surtout crédible, que le lecteur puisse apprendre et frissonner tout en se divertissant.
L’histoire est centrée sur Valène Daran, une jeune fille de 20 ans, intelligente, qui suit des études de journalisme dans une grande école parisienne. Elle se passionne pour la photographie et s’avère même particulièrement douée. Pour ses amis, tout parait lui sourire même si parfois elle se comporte étrangement. Pourtant, lorsqu’elle se retrouve seule, elle s’effondre de douleur et se précipite sur la boite métallique qui renferme tout le nécessaire à shoot. Cette douleur est qualifiée de « migraine » par les spécialistes, mais Valène ne trouve aucun soulagement à leurs traitements hormis la morphine qu’elle troque volontiers avec l’héroïne, plus efficace.
Elle apprend à vivre avec son mal, le cache à son entourage, et se voit souvent prise entre l’envie d’en finir et celle au contraire de vivre à tout prix. Petit à petit, elle surmonte mieux les crises, apprivoise la douleur, elle en parle même comme d’un organe à part entière. Or, un organe est une structure concrète qui a un rôle bien défini…
Je me suis régalée avec la notion de douleur que j’ai explorée et tiraillée dans tous les sens. La psychologie de Valène est primordiale pour l’intrigue, ainsi d’ailleurs que celle de ses amis, ses parents et du capitaine de gendarmerie, Yahmose Boileau. Ce dernier enquête sur une série de suicides particulièrement atroces et, par ce fait, incohérents. Il se sent intimement concerné par les victimes et aussi par cette fille, Valène, qu’il croise trop souvent.
La deuxième partie du roman est un réel chamboulement, tout éclate brutalement, et on transpire autant pour Valène que pour Yahmose. Puis, alors que l’on croit tout savoir, d’autres symptômes surgissent avec leurs conséquences impitoyables…
Ce fut une vraie jouissance d’écriture, et c’est avec plaisir que je précipite mes lecteurs dans ce puits de suspense.


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