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Interview avec Douglas Harding par Richard Lang : 1

Publié le 26 mars 2014 par Joseleroy

1983

"Richard Lang : Tu as écrit et animé des ateliers depuis de nombreuses années. A quoi sert ton travail ?

Douglas Harding : C’est une question que j’ai tout le temps besoin de me poser à moi-même. Ne pas avoir d’idée pré conditionnée, pré déterminée de ce que c’est, mais me la reposer de manière tout à fait nouvelle à chaque fois. Pour cet entretien, Richard, je dois me demander ce que je fais, encore une fois. Qu’est–ce que je fais ? Et bien, je suis assez prés de la fin de ma vie, et cela semblerait tout à fait naturel et correct de se demander quel en était le propos, à quoi cela a servi ? Et même plus personnellement : qu’est-ce que c’était de vivre, qu’est-ce que c’était d’exister ? Une des premières choses que je dirais c’est que je trouve que c’est quelque chose d’absolument extraordinaire d’exister, d’être survenu. Je ne veux pas simplement dire être Douglas Harding, mais d’être tout court, d’être conscient, d’être une  conscience, ou même la Conscience elle-même. Quelle chose extraordinaire et quel dommage de passer par cette conscience et de ne pas y goûter ! Cela  semble épouvantable, triste, lâche et  misérable de ne pas s’intéresser à ces choses là. Donc, pour abréger, ce que je fais, c’est de m’éveiller au mystère de moi-même.

Richard : En plus de ton travail sur toi-même, peux-tu parler de ton travail dans le monde ?

Douglas : Je vois  mon travail dans le monde comme étant tout à fait subordonné à mon travail sur moi-même. Je pense qu’avoir l’idée que je peux aider,  exercer une influence, ou bien avoir quoique ce soit de valeur pour le monde, est secondaire et dépendant du fait que j’ai répondu à la question de fond du propos de ma propre vie pour moi. Il semble que je n’ai rien à dire à d’autres gens jusqu’à ce que j’ai réglé mes propres affaires et répondu à mon propre problème. Mais une fois que je l’ai fait, lorsque je me suis éveillé à ce que c’est être moi – et bien là, puisque je trouve que la simple vérité est si différente de tout ce que je m’étais figuré, tellement plus précieuse, tellement intéressante, tellement merveilleuse, tellement drôle, influençant si profondément la manière dont je vis, c’est tellement naturel de vouloir partager cela avec le monde. Quant à la méthode de partage, je suppose que cela va survenir dans tes prochaines questions.

Richard : Quelle est la méthode ?

Douglas : La méthode c’est l’inversion de l’attention d’exactement 180 degrés. Notre attention est normalement dirigée vers l’extérieur, droit devant nous. Elle est dirigée vers un objet, et ça c’est normal. Je te regarde maintenant, mon attention se dirige vers Richard, mais à ce même instant d’où vient l’attention ? Quelle est cette flèche de mon attention et de quel arc est-elle tirée ? Ce que je fais maintenant c’est retourner la flèche et remarquer qu’ici il n’y a rien qui ressemble à quoique ce soit. Ce que je fais maintenant c’est de regarder dans les deux directions, et elles sont diamétralement opposées. Une des directions est de regarder ce que je suis en train de regarder, qui là est Richard, avec une main sous son menton et un stylo dans l’autre et qui me regarde. Dans l’autre direction, à 180 degrés de cette image de Richard, il y a une absence de quoique ce soit de semblable. Je ne trouve absolument rien ici. En tous cas rien qui corresponde à ce que je trouve là-bas. Ici il n’y a pas de visage, pas de tête avec laquelle faire face à Richard. Je me trouve vidé en sa faveur, et c’est l’expérience essentielle à partir de laquelle tout découle. Ce vide-pour-les-autres  est ce qui me réjouit et lorsque j’essaye de le partager avec les gens et de le présenter au monde, c’est cette chose là que je leur demande de regarder chacun et chacune pour soi. Je ne peux pas leur dire ce qui est à trouver, mais je peux les encourager en leur racontant ce que je trouve. Je veux que les gens vérifient s’ils sont dans le même état que moi ou pas."

Bientôt un livre de Richard Lang en français chez Almora

La vision non-duelle de Douglas Harding



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