2+2=4, 4+4=8, 8+8=16, 16+… = 2048. Gabriele Cirulli, jeune développeur web italien, n’a pas inventé la poudre, mais il s’avère que le jeu qu’il a programmé, basé sur cette suite logique, a fait l’effet d’un véritable coup de canon sur la toile ! Le but de cet article étant d’alimenter le buzz et de bousiller la vie des lecteurs qui n’auraient pas encore eu vent de ce jeu, aussi addictif qu’un bon rail de coco.
Le 9 mars dernier, Gabriele Cirulli s’amuse à mettre en ligne ce jeu qu’il aurait programmé « le temps d’un week end », entre un barbecue et la messe du dimanche. Le principe est simple, 16 cases vides qui se remplissent peu à peu par des puissances de deux que l’on peut faire se déplacer et s’entrechoquer. Si les cases qui se rencontrent portent le même chiffre, elles s’additionnent et ne font plus qu’une. Le but étant, vous l’aurez compris, d’arriver à 2048… Ce dont je ne suis pas encore parvenu… Putain de rital.
Rapidement, le jeu trouve son public, avide de challenge et de compétition. Les joueurs partagent ce jeu via Twitter et Facebook afin de montrer qu’ils peuvent venir à bout de ce casse-tête ou pour défier leurs idiots d’amis. Ainsi tout comme Candy Crush ou Flappy Bird à leur époque, le buzz est lancé et le jeu devient un véritable succès 2.0. Le développeur en vient même à prendre tout çà au second degré, « 28000 personnes jouent à mon jeu au moment même où je poste ce tweet » balance-t-il 3 jours après son lancement. Le tweetalien prend son pied. Une semaine après, ce sont l’équivalent de « 521 années de vie » qui ont été perdu selon ses dires, et « qui ne seront jamais rendues à l’humanité ». Il est bête !
Aujourd’hui, le jeu totalise 7,5 millions d’utilisateurs, et ce n’est pas près de s’arrêter. Et pourquoi donc ?
Car ce jeu provoque un profond sentiment d’addiction. Il y a une semaine, mes colocataires au déficit intellectuel non négligeable y jouaient bêtement, je me suis dit « je ne suis pas tombé dans les mailles du filet de Candy Crush, c’est pas pour perdre mon temps à réviser ma table de deux en m’aidant des flèches de mon clavier ». Une page 2048 est actuellement ouverte à côté de mon fichier word…
La fin d’une partie, synonyme d’échec, ne suscite rien d’autre qu’une profonde envie de rejouer, de battre son score pour se persuader que l’on peut le faire, que l’on n’est pas moins idiot que l’idiot qui a gagné. Et cette bêtise se propage et continuera de se propager jusqu’à ce que tout le monde l’ait emporté. Et encore, le jeu prévoit la possibilité de continuer et de faire 4096 et ainsi de suite.
Aujourd’hui, seulement 1% des parties jouées ont été remportées. 2048 a donc de la marge et de beaux jours devant lui. Alors pourquoi Gabriele Cirulli ne l’a-t-il pas commercialisé ? Une telle success story ne mérite pas d’être faite de manière désintéressée !
Tout d’abord parce que Gabriele Cirulli n’a pas inventé le concept, il s’est très largement inspiré d’une idée déjà développée dans les jeux mobiles threes et 1024. Il n’aurait donc pas été éthique selon lui de rendre ce jeu payant. De plus, la gratuité du jeu a bien évidemment contribué à la diffusion du buzz et son objectif à lui est bel et bien de pourrir la vie à un maximum de monde !
Des chercheurs ont démontré qu’avec beaucoup de chance, à raison d’un mouvement par seconde et de 35 heures de votre temps, il serait possible de créer une case avec le nombre 131072. Coïncidence avec le temps perdu par un bon nombre de salariés dans leurs bureaux à cause du jeu chaque semaine, je ne pense pas.
La meilleure tactique dans ce jeu étant la mienne, celle de mettre le plus gros nombre dans un coin et de répéter cette opération jusqu’à la fin. Je sais, il fallait y penser. Je vous autorise à l’appliquer.
En attendant, je m’y remets. En m’excusant par avance des 3 minutes que vous avez perdu à lire cet article, qui rassurez-vous, ne représentent rien en comparaison aux heures que vous avez déjà passé ou que vous passerez sur 2048.
La Brique