« C’est facile pour vous de rester assis à regarder la télé, de consommer ce que vous voulez, de tout jeter à la poubelle puis de laisser vos ordures dans la rue en attendant que les éboueurs viennent les chercher. Mais où vont-elles, vos ordures ? » Magna, ancienne ramasseuse de recyclables dans une décharge de Rio de Janeiro.
Contrairement à ce que Plastic Bertrand nous disait dans sa célèbre chanson, le plastique n’est pas franchement fantastique…Cette matière a été une révolution et a changé notre quotidien à bien des égards. Un grand nombre d’objets que nous utilisons sont en plastique et notamment l’emballage de nos aliments.Vous raconter mon expérience, ce que j’ai pu constater depuis mon départ en voyage et ce que j’en retire à travers la chance qu’il m’est donné d’écrire pour un webzine était une évidence.
" Je ne m'attendais pas à ça, pour être honnête, pas autant."
J’étais déjà alertée des dégâts causés par cette matière par chez nous et consciente que la France et l’Europe de manière générale ne sont évidemment pas les seuls concernés. Mais voyager m’a permis de voir tout cela de mes propres yeux et cette réalité m’a explosé en pleine tête. Je ne m’attendais pas à ça pour être honnête, pas autant.Une autre raison de cette prise de conscience est le fait de devoir être économe. Par définition, un backpacker se doit d’économiser ses biens (qu’il porte sur son dos) et son argent (voyage à long terme). La phrase « il en faut peu pour être heureux » prend tout son sens.Maintenant, ouvrez vos placards et votre frigo, regardez de plus près… C’est juste incroyable tout le plastique qui y réside !Et là, vous vous dites mais où est le problème ? C’est top pour la conservation des aliments, l’hygiène, le nettoyage et c’est « incassable »… Blabla ! Et surtout foutaises, le plastique n’est pas bon pour la santé, au contraire. Il contient du polycarbonate, du polystyrène… autant de matières dangereuses pour l’organisme d’après différentes études.
" Le plastique n'est pas bon pour la santé..."
C’est lors de mon voyage en Inde, au Népal, en Thaïlande, au Laos et au Cambodge que j’ai vu les conséquences de ce TROP-PLEIN de plastique et de déchets sur l’environnement. Et savez-vous combien de temps cela prend à un sachet plastique pour désintégrer dans la nature ? Environ 450 ans…Pour ceux qui le penseraient, les matières plastiques sont recyclables mais toxiques lors de leur production, de leur consommation et de leur recyclage. De plus, celles qui sont recyclées se dégradent lors du processus et sont transformées en produits non recyclables et donc direction la décharge ! Autrement dit, le plastique n’est recyclable qu’une seule fois.
Aujourd’hui, je pense que les pays occidentaux prennent (pour la plupart) conscience des problèmes écologiques qu’engendre notre consommation (même si ce n’est à mon avis pas suffisant). Mais de ce côté du globe, personne ne s’en préoccupe du tout… J’essaie de faire le tri de mes poubelles, de réduire mes achats emballés dans du plastique préférant le papier, le carton ou le verre et les enseignes de grandes distributions, par exemple, ne donnent plus de sacs… Autant d’exemples qui ne trouvent pas d’échos dans ces pays, les notions même d’économies, de recyclage ou d’écologie n’existent pas ! Il reste aussi les questions de santé dont les populations locales n’ont pas idée. Imaginez que les animaux, comme les poules, finissent par manger le plastique qui traîne dans les rues et nous, nous mangeons ces poulets ! C’est n’importe quoi et pourtant, c’est la réalité, je l’ai vu de mes yeux.
"Le plastique n'est recyclable qu'une seule fois."
Lors de mon voyage, une personne m’a raconté qu’elle avait voyagé en Inde il y a environ une trentaine d’années de cela et que les rues étaient bien plus propres et moins polluées. La raison ? La consommation de plastique et d’emballages en tout genre était quasi inexistante ! Les Indiens mangeaient dans des feuilles de bananiers qu’ils jetaient et que les vaches finissaient par manger.Même dans les pays comme la Thaïlande qui s’occidentalisent, ce sujet ne les préoccupe pas. Ils consomment, pardon ils surconsomment de manière incroyable et pas que du plastique évidemment ! Un sachet par objet acheté, si je pars au marché pour acheter 2 bananes, 3 pommes et une orange j’ai le droit à 3 sachets voire plus…! Que dire du nombre d’objets en vente dans les hyper/ultra/méga centres commerciaux de Bangkok, les pratiques marketing qui arrivent, avec la distribution de flyers et d’échantillons gratuits… Mais que font-ils de tout ça ? Ils les consomment puis les jettent peu de temps après ! Une des raisons de cette consommation est le fait qu’il n’y a que peu d’objets de qualité. Par exemple, j’ai acheté une paire de tongs à Bangkok, la mienne avait lâché. Étant en voyage, je ne voulais pas dépenser une somme trop importante alors j’ai pris une paire de chaussures à 5€, du made in China ou made in Thailande. Deux mois après, elles étaient dans un état lamentable et j’ai dû les jeter.Mieux vaut consommer moins mais mieux et bien réfléchir avant d’acheter, non ? Et ceci est valable que l’on parle de plastique, de vêtements, de chaussures ou autre. Choisir la qualité (réparable) plutôt que la quantité (jetable) !Revenir à l’essentiel est aujourd’hui primordial selon moi, bien plus que consommer à tout va !
"Choisir la qualité (réparable) plutôt que la quantité (jetable) !"
Pourquoi cet article ? Que pouvons-nous faire de chez nous ? Eh bien continuer à prendre conscience que notre planète a besoin de notre respect et notre corps aussi, développer notre sens écologique (vous verrez, vous ferez aussi des économies), recycler et, pour les plus courageux, tenter le mode de vie qui tend vers le zéro déchet ! Voir le livre très bien écrit de Bea Johnson, que j’ai dévoré ! (son blog ici pour en savoir plus)Enfin, ne pas tout oublier quand vous partez en vacances ou en voyage et même essayer de l’expliquer aux personnes que vous croisez sur votre route !Partagez aussi cet article et parlez du problème autour de vous pour donner envie aux personnes de s’intéresser à l’environnement.Quand je vois les dégâts ici, c’est monstrueux… de si beaux paysages gâchés mais pas seulement, je vois aussi des personnes qui vivent au centre de ces déchets car plus ils consomment, plus il y en a. Sauf que les centres de déchets, de tri n’existent pas. Nous vivons pourtant sur la même planète alors plus ils pollueront, plus nous en pâtirons d’une manière ou d’une autre !J'espère que vous avez eu le courage de me lire jusqu'au bout... je sais beaucoup d'informations mais ce sujet me tenais vraiment à coeur !Je pensais rédiger un article sur comment voyager de manière plus ecolo, en prenant conscience de ce que l’on consomme. Ça vous intéresse ? Article écrit pour le Webzine So Busy Girls.