Battle Nirvana / Nevermind Vs In Utero

Publié le 26 mars 2014 par Heepro Music @heepro

Vs

Qu’y a-t-il de nouveau à dire 20 ans après la fin de la carrière de Nirvana ? Rien, en effet. Mais c’est pour cela qu’il est intéressant de s’y arrêter. Avec seulement trois albums au conteur, le trio de Seattle devint en l’espace de deux-trois ans l’un des plus importants groupes de son époque, le suicide de son leader Kurt Cobain enterrant définitivement le groupe au Panthéon des plus grands groupes de tous les temps. L’Histoire ne les oubliera jamais.
Et, justement, s’il est rare que quelqu’un cite Bleach, premier album du groupe déjà fort en émotions mais malgré tout sans la présence de l’un des plus grands batteurs de l’Histoire du Rock, un certain Dave Grohl, il vous sera toujours conseillé d’écouter Nevermind ou In Utero pour découvrir Nirvana. J’omets volontairement les compilations ou live du groupe.
La claque la plus monumentale de ma jeunesse remonte effectivement à l’époque du single « Smells like teen spirit », qui détrônait au passage en ventes d’albums un certain King of Pop avec lequel j’avais grandi. Son clip au couleurs enfumées, jaunâtres, résonnent encore dans ma mémoire. L’un des plus gros tubes de tous les temps pour l’un des plus grands groupes de tous les temps. Sans oublier sa pochette culte, mille fois singée, confirmant toujours l’immensité de l’impact de Nirvana.
Suite à un tel album, et même s’il est de notoriété publique que le succès peut tout bousiller chez les artistes, personne ne serait pour autant aller imaginer que son successeur serait si difficile à sortir des entrailles de son gourou, complètement dévoré psychologiquement au point d’avoir voulu, peut-être pour faire de l’humour (!) I Hate Myself And I Want To Die. L’anecdote demeure une légende, comme tout ce qui suivra la fin de vie de Cobain. Heureusement, comme à chaque fois qu’un monument sombre à tout jamais, le souvenir de son œuvre, lui, reste intact.
Aujourd’hui, les plus grands fans de Nirvana fondent sur In Utero, reprochant à Nevermind sa production et, surtout, son succès commercial. L’opposition entre les deux styles très différents des producteurs respectifs Butch Vig et Steve Albini passionne même de nombreux débats. Alors, lequel choisir s’il ne fallait en garder qu’un ? Non par choix premier, mais par élimination, je garderais Nevermind. En effet, je finirai vite par être écoeuré par l’excès d’engagement, d’envie créatrice (oui, In Utero ne sent pas la destruction, bien au contraire), de performance anti-Nevermind. Et puis, comme souvent, un seul titre peut suffire à rendre impossible toute objectivité : car personne ne peut faire autre chose que se prosterner face à « Smells like teen spirit ».

(in heepro.wordpress.com, le 26/03/2014)