Sarko est-il soluble dans la Constitution ?

Encore une fois je recopie ce que j'ai écrit il y a six mois dans Sarko l'Américain :

1 - N'en déplaise aux faibles d'esprit, même si le royaume des cieux leur est toujours ouvert, nous sommes et nous restons en régime parlementaire.

2 - Ce qui veut dire concrètement que le Parlement peut à tout moment bloquer l'action du pouvoir exécutif, voire même censurer le gouvernement.

3 - Ce qui veut dire corrélativement que le président ne peut gouverner sans majorité au Parlement (ce qui n'est pas le cas aux Etats-Unis, régime présidentiel, où le président a des pouvoirs propres, inconnus en France où le pouvoir réglementaire est entre les mains du premier ministre qui cosigne tout avec le président).

4 - Ce qui veut dire que si Sarko dit l'Américain, qui ne comprend rien à nos institutions parce qu'il ne comprend rien à la France, ne maîtrise plus sa majorité, il est obligé de dissoudre : d'une part parce que sans majorité utile au Parlement il ne peut rien, d'autre part et surtout parce que la dissolution est le renvoi à l'arbitrage des électeurs qui ont le dernier mot (là encore, c'est inconnu aux Etats-Unis où c'est le président qui a le dernier mot).

Les paris sont donc ouverts. En début d'année, lorsque l'amateurisme des uns et le j'm'en foutisme des autres est devenu patent, je pensais que Sarko dissoudrait au lendemain des municipales. Maintenant, il faut qu'il tienne tout le temps de sa présidence européenne. Mais huit mois c'est long. D'autant encore une fois que le régime parlementaire, brillante invention de notre Restauration de 1815 inspirée de l'expérience britannique et recopiée par toutes les démocraties du monde (sauf les Etats-Unis qui s'accrochent à un texte archaïque directement issu de nos pratiques d'ancien régime) a sa logique, qui échappe au bon vouloir du prince, quoiqu'on en dise ici et là.