J’ai eu la chance de m’entretenir avec Jean Jouzel alors que celui-ci était de passage à Cannes à l’invitation de la Lyonnaise des Eaux et du SICASIL pour donner une conférence sur notre empreinte sur le climat. Ma discussion avec lui s’est focalisée sur la possible réussite de l’homme moderne dans sa limitation des émissions de gaz à effet de serre. Parviendrons-nous à faire la différence ? Parviendrons-nous à infléchir la tendance au réchauffement ?
A cette question, Jean Jouzel répond qu’il veut y croire mais il n’est pas pour autant certains du résultat. Il reste donc prudent.
Je lui ai fait remarquer qu’il peut être efficace dans notre tentative de nourrir un certains engouement. Jean Jouzel considère que nous sommes face à un enjeu qui nous oblige de toute façon à réagir. Le climat des 20 prochaines années est pour ainsi dire joué ne serait ce que par la présence dans l’atmosphère de molécules de gaz carbonique qui vont perdurer des années. Certaines sont même là pour des siècles voire des millénaires. Il conçoit également que nous ne pouvons pas tout miser sur la nécessité et le devoir et que notre action pour limiter les émissions de gaz à effet de serre mériterait pour réussir une part d’engouement.
Lors de la conférence on apprendra que Jean Jouzel sait donner de se personne pour sensibiliser les consciences. C’est ainsi qu’à l’invitation du Sénat américain, il s’est rendu à Washington, il y une dizaine d’années, pour présenter avec son collègue Dominique Raynaud un séminaire devant une commission de ce sénat.
Je lui ai demandé quelles actions au quotidien il effectuait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre notamment le dioxyde de carbone ?
Jean Jouzel prend très souvent le RER. Il fait le nécessaire également pour installer chez lui des panneaux solaires ainsi qu’un système de récupération de l’eau de pluie. A cette occasion il se rend compte combien ces installations ont effectivement un coût qui peut être encore rédhibitoire pour des budgets modestes. Un des défis du Grenelle de l’environnement -auquel il a contribué- sera notamment de permettre que ces installations soient plus facilement accessibles à tout le monde.
Et vous qui lisez ce billet, pensez-vous que nous pouvons faire la différence ? Pour ma part oui.
Il y a certes des faits inéluctables scientifiquement démontrés qui de toute façon nous obligent à réagir quelque ce soit le regard que nous portons sur ce phénomène, mais je pense que ces faits ne doivent pas nous faire oublier que la croyance et l’engouement dans notre possibilité à faire la différence et à créer délibérément un monde meilleur sont tout autant déterminants.
Il n’est pas question pour autant de tomber dans l’espérance béate et naïve. Il est plutôt question de se concerter et de retrousser ses manches pour tisser ce que nous analyserons plus tard peut être comme les prémices d’une intelligence collective nouvelle qui aura participée à infléchir une tendance que l’on croyait inéluctable.
En saluant Jean Jouzel alors qu’il quittait la conférence, je l’ai invité à participer à l’action 1 million de DVD pour la planète laquelle mise justement sur la capacité des individus à s’entendre et à changer leurs comportements. Espérons qu’il rejoigne le groupe des participants.
A suivre…