La Faim. Documentaire de Marcus Vetter.
Sans commentaire.
Le niveau de production alimentaire n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui. Pourtant, plus d’un milliard de personnes souffrent aujourd’hui de la faim dans le monde, soit une personne sur sept, et leur nombre ne cesse de grandir. À Port-au-Prince, les pauvres se nourrissent de galettes composées principalement de boue ; dans certaines régions du Kenya, c’est la moitié des enfants qui meurt de malnutrition ; en Inde, de nombreux petits paysans surendettés sont acculés au suicide. Ces victimes de l’extrême pauvreté exposent avec clarté leur situation sans issue. Des témoignages complétés par la contribution d’experts locaux et de militants, notamment la biologiste indienne Suman Sahai, fondatrice de ONG Gene Campaign, ou des membres de Greenpeace luttant pour le droit des paysans brésiliens.
Cynisme
Mais les réalisateurs vont plus loin, décryptant les rouages d’une tragédie dont les responsables sont à la fois identifiables et impunis, d’un grand cultivateur de soja en Amazonie à une pépinière géante de roses qui, au Kenya, consomme la quasi-totalité de l’eau disponible dans la région. Malgré la disparité des situations en Haïti, en Inde ou en Mauritanie, La faim met en lumière la grande similarité de leurs causes, d’un terrible cynisme : avec la mondialisation, l’urbanisation et les politiques de libre-échange imposés à grande échelle, les petites sociétés paysannes ne sont plus en mesure de se nourrir. Pire encore, les savoir-faire locaux menacent d’être à jamais perdus. Tant que cette logique prévaudra, les politiques d’aide au développement resteront largement inefficaces.
À Port-au-Prince, les pauvres se nourrissent de galettes composées principalement de boue
- ARTE