Photo d'illustration montrant l'enseigne de Pole emploi | Philippe Huguen
Le calendrier pourrait jouer contre le gouvernement: les chiffres du chômage en février sont publiés ce mercredi soir, à quatre jours du second tour, alors que, mois après mois, chacune de ces annonces n'a guère été synonyme de bonnes nouvelles. "Même si on a réussi à ralentir les choses" sur le chômage, "on ne l'a pas inversé, chacun le sait (...) c'est normal que les Français soient dans une forme de colère", a reconnu mardi le ministre du Travail Michel Sapin, évoquant les résultats du premier tour en forme de désaveu pour le gouvernement.Fin janvier, 3,31 millions de demandeurs d'emploi sans activité étaient encore recensés en métropole, un nouveau record.Pôle emploi avait alors enregistré 8900 nouveaux inscrits dans la catégorie A (sans aucune activité) et 23600 en incluant ceux qui exercent une petite activité.
L'embellie observée sur le chômage des jeunes depuis le printemps 2013 a marqué un coup d'arrêt, tandis que les seniors continuaient à payer un tribut de plus en plus lourd (+11,6% d'inscrits en un an, une véritable explosion). Le gouvernement juge que ses réformes n'ont pas eu encore le temps de "porter leurs fruits". Depuis mi-2011, les chiffres des demandeurs d'emplois inscrits à Pôle Emploi, qui suscitent une grande attente chaque mois, n'ont laissé apparaître une embellie qu'à deux reprises : en août et en octobre 2013.
La fin de l'année dernière a toutefois réservé une bonne surprise sur le front de l'emploi : pour la première fois depuis le début 2012, l'économie française s'est remise -modestement - à créer des emplois au quatrième trimestre, essentiellement grâce à une hausse de l'intérim. Ce regain a coïncidé avec une légère baisse du taux de chômage mesuré par l'Insee : il est descendu à 9,8% en métropole (10,2% avec l'Outre-mer) au quatrième trimestre, soit -0,1 point par rapport au trimestre précédent.
Un recul favorisé par les politiques de soutien à l'emploi (contrats aidés, emplois d'avenir, formations...), mais qui a permis au gouvernement de dire que l'engagement de François Hollande d'inverser la courbe du chômage fin 2013 avait malgré tout été "respecté". Le gouvernement mise désormais sur le pacte de responsabilité et ses €30Mds de baisses des charges pour les entreprises, pour relancer la machine. Mais aucun organisme international ne fait le pari d'une véritable reprise de l'emploi en 2014, faute d'une croissance suffisamment vigoureuse. Tout au mieux les économistes envisagent-ils une stabilisation du chômage, avec le coup de pouce des emplois aidés.FG