26/03 Chine-France. Un (gros) chinois à Paris.

Publié le 26 mars 2014 par Jorge
Comme à chaque fois qu'un chef d’État nous rend visite, on espère de lui la signature de quelques contrats plus ou moins bien négociés auparavant par les hommes de l'art.M.Xi Jimping, qui pèse 1,3 milliards d'habitants n'est pas en reste. Ceci étant, la Chine nous vend déjà, en valeur, quelque trois fois plus qu'elle ne nous achète.Méchant symbole, le contrat « avions » qui nous fait saliver aujourd'hui, tant il serait goûteux, serait signé à la fin de la semaine, à...Berlin.Quant aux investissements, les français ont investi en Chine quelque 5 fois plus que les chinois en France. Pas de quoi s'étonner, le marché chinois est gigantesque et en plein démarrage alors que le marché français à côté, surtout en ce moment, est un enfant rachitique.Pour compléter la chansonnette, les français auraient « créé » en Chine un demi million d'emplois alors que les investissement chinois n'auraient donné lieu dans l'Hexagone qu'à peine 15.000. Une misère.Bon, j'ai fait la partie facile du boulot : voilà les chiffres. Et alors ? Ça nous mène où ?D'abord, les 500.000 boulots créées en Chine sont de quelle qualité ? Et payés combien ? Auraient-ils trouvé preneur ici ?Ensuite, le développement d'un pays comme le nôtre ne peut se faire que sur son propre tissu industriel. Revenir en arrière et faire d'une grosse quantité de français des caissières de supermarché ou des monteurs d'électronique payés à une petite fraction de notre SMIC ne ferait pas leur joie.Et il faudrait encore dire comment ils feraient pour se loger, pour payer les courses et autres « dépenses contraintes »Donc, bienvenue à M. Xi, bienvenus les contrats qui aideront à maintenir en emploi un bon nombre de personnes, mais il faut cesser de croire le printemps arrivé chaque fois qu'une abeille passe par la fenêtre. Un petit rappel idiot mais pas tant que ça : les pays « émergents » et plus largement, n'importe quel pays client potentiel, n'ira chercher chez un autre que ce qui est nécessaire pour lui et qu'il ne peut pas faire lui-même.Rien ne sortira notre pays de sa mouise qui ne soit pas un programme industriel et économique fort et concret, fondé sur nos réalités actuelles ou à créer par notre recherche et nos efforts. Rien ne nous fera vraiment avancer si tous les milliards des contrats, chinois ou autres, ne se traduisent pas en emplois durables et assis sur des technologies d'avenir, puissamment ancrées dans un savoir faire local concurrentiel et indiscutable.Alors les investissements en France, français ou étrangers viendront d'eux-mêmes. Mais comme dit le vieux dicton : on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. Pas plus qu'avec un « pacte de responsabilité », s'il reste au niveau des « paroles verbales »© Jorge