Ces dernières semaines, les rumeurs de fusion entre Alstom ont refait surface, notamment à l'occasion de la publication des résultats du groupe cornaqué par Patrick Kron qui a redit tout son intérêt pour le leader du nucléaire.
La rumeur faisait déjà des émules en septembre dernier, Le Canard enchaîné ayant dévoilé que l'Etat cherchait à l'époque à fusionner Areva et Alstom. Comble de la révélation, l'hebdomadaire déclarait également que selon le schéma officieux de l'opération, Martin Bouygues récupérerait 35% du nouvel ensemble, tandis que l'Etat pourrait se contenter de 18%, le reste du capital «étant placé en bourse».
Déjà propriétaire de 30,07% des actions d'Alstom, acquis au fur et à mesure depuis juin 2006, Martin Bouygues n'aurait pu parvenir à cette situation s'il n'avait accepté deux clauses confidentielles lui ayant été imposée par la direction du Trésor. Or à en croire le Canard, «la première prévoyait que Bouygues s'engage à conserver ses titres pendant deux ans», tandis que la seconde prévoyait que si Bouygues réalisait «une plus-value à l'occasion d'une vente sur ses 21% de capital, il devrait partager son gain avec le Trésor».
Il s'avère justement que le 26 juin prochain, deux ans se seront écoulés depuis la prise de participation du propriétaire de TF1 dans Alstom, rendant de fait la fusion moins coûteuse, puisque l'action Alstom vaut aujourd'hui plus du double de sa valeur de 2006.
Mais les oppositions demeurent, en particulier celles du premier ministre François Fillon et de la chancelière allemande, Angela Merkel. Là encore, note le journal, l'Elysée jouerait un grand rôle et ne manquerait pas d'idées.
Nicolas Sarkozy chercherait en effet à «inciter Alcatel-lucent à vendre à EADS sa participation dans Thales», une opération que souhaitent depuis longtemps les Allemands et qui permettrait que Siemens cède ses 35% dans la filiale Areva NV qui construit les centrales nucléaires.
A la bourse de Paris, le titre du groupe de BTP bondit de plus de 3% à cette annonce, alors que ses résultats doivent être publiés ce soir.
Les rumeurs de rapprochement des trois groupes ont jusqu'à présent été écartées par les spécialistes, notamment au motif que la participation de Bouygues pourrait être mal perçue par l'opinion publique, étant donné l'amitié entre Nicolas Sarkozy et Martin Bouygues.
(source zonebourse.com)