Dès la première rencontre de Mila avec la blonde et fantasque Agnès, l’amitié entre les deux jeunes filles est baignée d’onirisme et de féerique. Fascinée par les histoires fantasques, l’énergie et l’imagination exubérante de la mystérieuse Agnès, elle s’enfonce pas après pas dans un univers de plus en plus étrange, tissé d’histoires et de fantastique, jusqu’à ce que la frontière entre rêve et réalité se fasse de plus en plus ténue. Tandis que le monde réel se brouille et se transforme, Mila se rapproche de plus en plus de sa nouvelle amie, jusqu’à toucher du doigt les étranges secrets qu’elle dissimule…
Le Serpent d’eau est à mi chemin entre un conte sombre et une forte histoire d’amitié, entre la douce lumière des jeux d’enfants et le la poésie cruelle de l’univers onirique qui se mêle de plus en plus au monde réel, magnifiquement servi par les dessins superbes de Tony Sandoval. Que ce soient les épisodes retraçant la relation naissante entre les deux jeunes filles ou ceux délirants qui nous plongent au sein des rêves de Mila, la douceur de ses traits et des couleurs pastels qu’il utilise contrastent délicieusement avec l’aspect étrange des environnements, effrayant des créatures qui apparaissent ici et là au détour d’un rêve, voir oppressant de certains intérieurs. Mais si les personnages féminins sont particulièrement réussis, charmants et très expressifs en même temps, c’est certainement quand l’histoire tourne au fantastique que l’auteur nous offre ses plus belles scènes, aussi impressionnantes que superbes.
En définitive, Le Serpent d’Eau est un régal pour les yeux autant que pour l’esprit, mêlant au gré des pages fantasy et histoire de jeunesse, jusqu’à ce que le fil des contes s’entremêle pour former le cœur de la forte relation qui unit les deux jeunes filles, une ode aux rêves et à la poésie qui nous laisse sur une impression de beauté onirique rafraîchissante.