Le Yémen est confronté à de nombreux problèmes, la sécheresse étant l’un des plus graves. Les hydrologues prévoient que la capitale Sanaa aura épuisé ses ressources en eau d’ici à 2025, ce qui ferait d’elle la première capitale au monde à connaître une telle situation.
Comment en est-on arrivé là ?
Le problème tire son origine dans une crise environnementale qui remonte aux années 1970, lorsque la technologie des forages s’est développée pour pomper l’eau.
Andrea Pascarelli coordonne les activités « eau et habitat » du CICR au Yémen. Il nous explique comment le manque d’eau provoque des tensions supplémentaires et alimente le conflit et nous décrit ce que le CICR fait pour approvisionner en eau les personnes qui en ont le plus besoin.
Quel est exactement le problème du Yémen en ce qui concerne l'eau ?
Le Yémen était déjà confronté à des difficultés socio-économiques et à divers problèmes de sécurité avant le cycle de violences actuel. L’épuisement rapide des réserves d’eau souterraine a aggravé les choses. Les Yéménites pompent l’eau du sol à une vitesse telle que la nature n’est pas capable de reconstituer les réserves. De fait, ils « extraient » les eaux souterraines dans des quantités allant bien au-delà d’une consommation durable.
Il n’y a encore eu que très peu de pluie cette année. Nous nous attendons à une pénurie d’eau particulièrement aiguë dans les montagnes. Le Yémen est extrêmement vulnérable aux fluctuations du prix des denrées alimentaires sur les marchés mondiaux. Si le prix des aliments devait augmenter au Yémen, les réfugiés et les Yéménites économiquement vulnérables auraient de plus en plus de mal à subvenir à leurs besoins.