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Petites scènes capitales - Sylvie GERMAIN - Rentrée littéraire 2013

Par Liliba


Petites scènes capitales - Sylvie GERMAIN Lectures de Liliba

0 Challenge Rentrée littéraire 2013

Ce roman se découpe en sortes de tableaux, comme les photos d’un album de famille qu’on découvrirait et qui nous raconterait, une par une, l’histoire de la personne, son évolution.

Lili n’est pas une enfant exceptionnelle, mais sa naissance l’a été, puisqu’elle a été abandonnée par sa mère qui s’est ensuite suicidée. Son père s’étant remarié, elle a été affublée de 4 frères et sœurs, que leur mère a eu de plusieurs pères différents, mais le couple n’aura pas d’enfant ensemble, et Lili restera donc la seule "fille de son père". Mais Lili ne sait pas vraiment qui elle est et ne trouve pas sa place, aussi bien dans sa famille qu’à l’école. Il faut dire qu’elle s’appelle en fait Barbara, mais que ce prénom est comme tabou. Et donc les deux prénoms résonnent en elle, qui ne sait jamais vraiment bien ce qu’elle fait là. Ce n'est qu'auprès de sa grand-mère qu'elle trouve un peu de réconfort, et de réponses à ses nombreuses questions, la vieille femme étant la seule à avoir conservé une photo de sa mère et à vouloir parfois lui en parler. 

L’entente dans la famille recomposée est potable, parfois même assez cordiale, jusqu’à ce qu’un drame survienne et qu’une de ses sœurs adoptives meure. Le malheur frappant la famille la fera également éclater et par les yeux de Lili, nous suivrons chacun des membres dans son cheminement personnel. 

Sylvie Germain est réputée pour ne pas faire dans le gai. Ses romans, s’ils sont tous magnifiquement écrits et emprunts d’une véritable poésie, sont souvent durs, tristes, âpres. On y souffre, on y pleure, et les personnages créés par l’auteur cherchent souvent désespérément une once de bonheur, un espoir, un souffle qui les porte et les rassure. Il en est de même pour celui-ci, mais que j’ai trouvé pourtant plus léger par certains aspects. Il m’a semblé en effet faire comme cette Lili-Barbara avec sa vie, ne faire qu’effleurer, survoler, ne pas prendre part. Et pourtant, le roman semble parfois faire l’apologie du malheur ! Pas étonnant que la pauvre femme se sente paumée avec tout ce qui lui tombe sur le coin du nez : abandon par sa mère, suicide de celle-ci, mort d’une sœur (même « demie », ça fait un choc), bébé malformé d’une autre, impossibilité d’avoir des enfants, solitude face à la mort… Bien sûr, tout cela ne lui arrive pas qu’à elle, mais aux gens qui l’entourent, mais j’ai trouvé à force que ça faisait un peu too-much, ayant le même ressenti que Galéa

Bref, c’est subliment écrit (sur ce point-là, bonheur total, une vraie merveille, avec en plus plein de mots que je ne connaissais pas…), certains passages sont juste magiques de beauté, d’évocations, de non-dits, mais je suis restée un peu au-dessus, au-dehors, à côté… pas vraiment rentrée dans ces Petites scènes capitales que j’ai trouvé parfois bien fugitives… C'est donc une lecture agréable, mais sans coup de coeur.

Merci aux Editions Albin Michel pour cette découverte !


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