Chronique « Love » : Dans la jungle, terrible jungle…
Scénario de Frédéric Brrémaud, dessin de Federico Bertolucci,
Public conseillé : tout public
Style : Animalier Paru chez Ankama, le 19 mars 2014
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“Dans le règne animal, les bêtes ne s’aiment pas, mais ne se détestent pas non plus. L’amour et la haine forment un tout, un tout universel, un ensemble suprême qu’on pourrait appeler le divin ou encore amour. L’amour que l’homme n’atteindra jamais. »
L’histoire
En Afrique, dans le Kilimandjaro, un lion se rappelle sa jeunesse.
Une lionne chasse et attrape une antilope. A peine égorgée, le mâle vient prendre la place. Rugissements, intimidations, il éloigne les autres félins et le lionceaux qui se retrouve en exil.
Sous la pluie battante, le lion solitaire s’approche d’un groupe de Hyènes qui dépècent un zèbre. Devant le nombre, le lion bat en retraite sans participer au festin. Un peu plus loin, c’est un zébu qu’il croise, piégé dans une flaque d’eau. Entouré d’autres lions qui l’attendent patiemment, l’animal est promis à une mort assurée.
Ce que j’en pense
Après avoir raconté la journée de chasse d’un tigre, puis les réactions d’un renard face à une explosion volcanique, Brrémaud et Bertolucci continuent l’exploration du monde sauvage.
Cette série animalière bénéficie d’un parti-pris exceptionnel, puisque les auteurs ont choisi de nous raconter une histoire sans parole. Le traitement « naturaliste » de l’album en fait un ovni accessible au plus grand nombre qui mérite toute l’attention.
Dans ce nouveau tome, nous suivons donc la vie (difficile) d’un lion en disgrâce, qui tente de retrouver sa place dans la troupe. Contrairement aux précédents tomes, c’est un récit qui n’est pas centré sur un seul animal, mais erre de scènes en scènes.
« Love » ne parle pas vraiment d’amour. Comme permet de comprendre le texte en préambule, c’est l‘histoire sauvage et naturelle des animaux, qui doivent tuer ou être tués.
Avec ce troisième tome, Brrémaud et Bertolucci nous font voyager dans ce monde hostile et sans pitié. Les amateurs de nature et de bandes dessinées animalières et de beaux objets vont y trouver leur bonheur.
Le dessin
Porté par le dessin exceptionnel de Federico Bertolucci, “Love” m’a carrément scotché ! Le traitement sans phylactères permet de s’immerger complètement dans cette magnifique BD, où chaque case est une pure merveille.
Bertolucci, dessinateur hors pair réussit l’exploit de croquer les animaux avec un réalisme saisissant. De plus, l’album graphiquement sublime semble extrêmement documenté. Chaque attitude parait réaliste. Dingue !
Pour résumer
Magnifique ode à la nature, Brrémaud et Bertolucci nous offrent un ovni sans dialogue au graphisme puissant. Au plus prêt de leur sujet, ils traitent avec un réalisme incroyable une histoire simple, belle et naturelle, qui m’a impressionné par sa beauté sauvage.