I. Le monde qui vous semble de chaînesest tout tissé d’harmonies profondes.II. Petite pluie sans ennui,petite pluie qui inspire.Qui ne croit pas à cecidit mal ce qu’il a à dire.III. Flammes du cimetière, ne me dites pasque le soir d’été n’est pas beau.Et beaux sont les buveursau loin dans les auberges.Ils vont comme des frisesantiques sous le cielrenouvelés d’étoiles.Flammes du cimetière, calmes doigts quicomptent les lents soirs. Ne me dites pasque la nuit d’été n’est pas belle.IV. Songe de l’employé romantiqueSonne le vent et la nuit sur la gloiredu Ministère oublié sur la montagne.Vient l’heure d’amour. Et c’est l’histoire,Julien, de ta main à l’horizon.V. Vivre je voudrais endormidans la douce rumeur de la vie. Sandro Penna, Cinq poèmes, dans: Poésies (coll. Cahiers Rouges/Grasset, 1999)
traduit de l'italien par Dominique Fernandez