YG "My Krazy Life" @@@½

Publié le 14 mars 2014 par Sagittariushh @SagittariusHH
Sagittarius HH / Il y a 1 semaine 14 mars 2014

A force de voir cet album apparaître souvent sur ma timeline de Twitter, j’ai fini par céder à la curiosité. J’ai donc écouté My Krazy Life de YG, ça, c’est fait. C’était loin d’être gagné. Sans m’enflammer, je comprends cependant qu’on puisse kiffer ce disque de gangsta rap à la sauce californienne.

Avant toute chose, il a fallu que je me renseigne sur YG, qui est le diminutif de Young Gangsta (on ne pourra pas trouver plus bateau comme blase). Il a d’abord percé, pour ceux qui s’en souviennent, avec le single "Toot it or boot it" en 2009, avec le homie Ty Dolla $ign, qui lui aussi jouit d’une actualité effervescente. YG co-fonde avec DJ Mustard le label Pu$haz Ink et c’est là que les pièces se placent sur l’échiquier : notre jeune voyou trouve un contrat chez CTE (label de Jeezy) et signe cet album chez Def Jam, le producteur DJ Mustard (2 Chainz, Tyga, Rick Ross, Kid Ink, ou même R Kelly…) signe chez Roc Nation et Ty a un deal chez Taylor Gang avec Wiz Khalifa.

YG nous arrive de Compton, qu’il rebaptise Bompton, ou encore "BPT", premier morceau de My Krazy Life. Très vite on décerne  les fortes influences des pontes du gangsta-rap et du G Funk comme Snoop Dogg, le Dogg Pound, NWA, DJ Quik et Too Short. Quant à DJ Mustard (Dijon de son prénom, ça ne s’invente pas), le producteur principal de l’album, ce serait du côté de Daz Dillinger pour ces mélodies typiquement californiennes et Lil Jon pour la simplicité de ses beats construits autour de quelques notes de synthé et d’une boîte à rythme TR 808. Curieusement, YG n’a pas convié de vétéran sur ce premier album, mais les gars frais des Black Hippy ScHoolboy Q et Jay Rock sur l’efficace "I Just Wanna Party" et Kendrick Lamar sur "Really Be (Smokin & Drinkin)" qui fait ressurgir ce souvenir vivace du son de la côte Ouest vers la fin des années 90. Bon OK, il y a Drake qui figure sur "Who Do You Love", pas très gangsta tout ça…

Ce n’est pas le single platine "My Nigga" (feat Jeezy & Rich Homie Quan) qui est la principale attraction de My Krazy Life, mais bien tout ce qu’il y autour. Je disais plus haut que les prods de DJ Mustard étaient très inspirées du DPG et tout ce qui tournait autour, c’est carrément flagrant sur des morceaux tels que "Meet the Flockers" (ces basses!) et "Do It To Ya" où Terrace Martin rejoue le piano du classique "Let’s Play House" du Dogg Pound. Les thèmes ne s’éloignent pas trop non plus des sujets de prédilection du G Funk : fumer, rouler, boire, baiser d’la tass’ ("Me & My Bitch")… Que demande le peuple? A l’heure où l’on se questionnait sur la pérennité du bon vieux gangsta-rap westcoast de notre adolescence, et aussi du G Funk, là, elle ne se pose plus du tout !

Pour un rappeur de Compton, YG n’a pas franchement une plume aiguisée, ce n’est pas non plus le mec qu’on a hâte d’écouter en featuring, mais il a du style et ses propos sentent le vécu. Les productions de DJ Mustard mélangées aux lyrics bien huilés de YG font monter la mayonnaise. My Krazy Life est un bon gros délire qui en appellera d’autres.